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Après le « Brexit », les membres fondateurs de l’UE souhaitent que le Royaume-Uni amorce sa sortie « le plus vite possible »

Les ministres des affaires étrangères des pays fondateurs de l’Union européenne se sont réunis à Berlin après le vote des Britanniques.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 25 juin 2016 à 10h41, modifié le 26 juin 2016 à 07h26

Temps de Lecture 3 min.

De gauche à droite : le ministre des affaires étrangères néérlandais Bert Koenders, l’Italien Paolo Gentiloni, le Français Jean-Marc Ayrault, le Belge Didier Reynders et l’Allemand Frank-Walter Steinmeir, à Berlin le 25 juin 2016.

Les ministres des affaires étrangères des six pays fondateurs de l’UE (France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), réunis samedi 25 juin à Berlin, veulent se montrer fermes avec le Royaume-Uni, après sa décision historique de quitter l’Europe.

Frank-Walter Steinmeier a reçu ses homologues Jean-Marc Ayrault (France), Bert Koenders (Pays-Bas), Paolo Gentiloni (Italie), Didier Reynders (Belgique) et Jean Asselborn (Luxembourg) pour un « échange sur les thèmes actuels de la politique européenne ». Les ministres français et allemand devaient présenter à leurs partenaires des « solutions concrètes » pour rendre l’UE « plus efficace », « sans entrer dans de grandes constructions », avait expliqué Jean-Marc Ayrault avant la rencontre.

À l’issue de leur rencontre, Frank-Walter Steinmeier et ses homologues ont indiqué que les six États souhaitaient que le Royaume-Uni lance « le plus vite possible » la procédure de sortie de l’Union européenne. « Nous disons ici, ensemble, que ce processus doit commencer aussi vite que possible pour qu’on ne se retrouve pas embourbé », a déclaré Frank-Walter Steinmeier.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’Europe face aux défis du « Brexit »

Démission du commissaire européen britannique

Cette réunion est intervenue trois jours avant la tenue d’un sommet européen, prévu les 28 et 29 juin. Le « Brexit » sera bien sûr au cœur de ces discussions. Le Royaume-Uni entame en effet un long processus de négociation sur les conditions de sa sortie, notamment concernant un éventuel accès au marché unique. Les négociations peuvent durer jusqu’à deux ans, mais cette période pourrait être raccourcie si un accord est trouvé. D’ici là, le Royaume-Uni restera lié par les accords existants.

Les contours des discussions portant sur la sortie du Royaume-Uni restent néanmoins encore flous. Le premier ministre, David Cameron, qui a annoncé son départ d’ici le mois d’octobre peu après l’annonce du résultat, a indiqué qu’il laissera à son successeur l’épineux dossier de la sortie de l’Union. Samedi 25 juin, c’est au tour du commissaire européen britannique, Jonathan Hill, de démissionner. « Puisque nous passons à une nouvelle phase, je ne crois pas qu’il soit bien de continuer en qualité de commissaire britannique comme s’il ne s’était rien passé », explique M. Hill dans un communiqué publié peu après midi. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est dit « prêt » à envisager un nouveau commissaire britannique.

Jonathan Hill en octobre 2014.

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, avait jugé « scandaleux » le choix de M. Cameron de ne quitter ses fonctions qu’en octobre. « Tout un continent est pris en otage » par cette décision, a-t-il déclaré vendredi à la chaîne allemande ARD. Jean-Claude Juncker a de son côté demandé que Londres dépose « immédiatement » sa demande de quitter l’UE. « Ce n’est pas un divorce à l’amiable, a-t-il prévenu. Mais après tout, ce n’était pas non plus une grande relation amoureuse. » Jean-Marc Ayrault a quant à lui appelé samedi à ce qu’un nouveau premier ministre britannique soit désigné au plus vite, évoquant un délai de « quelques jours ».

« Une interrogation pour toute la planète »

Les dirigeants des institutions de l’UE ont eux aussi pressé Londres de lancer « dès que possible » cette procédure. En France, le président François Hollande a demandé au Royaume-Uni d’enclencher le processus de sortie rapidement. Samedi, il a à nouveau plaidé pour une sortie « en bon ordre », estimant que le « Brexit » soulevait « une interrogation pour toute la planète », lors d’une déclaration commune avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à l’Elysée.

L’exécutif français a en effet choisi de saisir l’onde de choc du « Brexit » comme une opportunité de changement dans le fonctionnement de l’Union, notamment sur la sécurité et la défense, « l’investissement pour la croissance et pour l’emploi », l’« harmonisation fiscale et sociale » et « le renforcement de la zone euro et de sa gouvernance démocratique ».

Le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a confirmé cette ligne dans une interview accordée au Parisien, samedi 25 juin, en insistant sur le renforcement de la protection des frontières extérieures de l’Europe : « Si on ne le fait pas, certains voudront revenir aux frontières nationales », a-t-il prévenu.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Brexit » : comment Hollande veut profiter du choc

Angela Merkel veut éviter les conclusions « rapides et simples »

La chancelière allemande, Angela Merkel, a toutefois appelé, vendredi 24 juin, les 27 États de l’Union européenne à ne pas prendre de décisions trop « rapides et simples » mais à se donner le temps de la réflexion.

La portée du « Brexit » pour le reste de l’Europe « va dépendre de manière cruciale de la manière dont nous, les 27 États de l’Union européenne, nous nous montrerons capables dans cette situation de ne pas tirer des conclusions rapides et simples du référendum en Grande-Bretagne, qui diviseraient encore plus l’Europe », a-t-elle déclaré.

La chancelière a invité, lundi, à Berlin, François Hollande et le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, et elle recevra aussi séparément le président du Conseil européen, Donald Tusk, pour discuter de ces sujets.

Le Monde avec AFP et Reuters

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