Sommes-nous vraiment prêts au "made in France" ?

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Avec
  • Pascale Hébel Economiste, spécialiste de la consommation, directrice associée au sein du cabinet de conseil C-Ways
  • Vincent Gruau Président directeur général de Majencia, leader français du mobilier de bureau professionnel
  • Jacques Delpla Économiste, professeur à l’Ecole d’Economie de Toulouse

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Vincent Gruau, Pascale Hebel, Jacques Delpla
Vincent Gruau, Pascale Hebel, Jacques Delpla
© Radio France

Il faut reconnaître à François Bayrou un talent certain pour réussir à imposer, dans le débat politique, des thèmes que d’autres avant lui ont porté. Ainsi, le made in France. Vieille idée, remise au goût du jour la semaine dernière par le président du Modem, au moment d’annoncer sa candidature officielle à la présidentielle. « *L’anémie de la France provient d’une hémorragie * » a-t-il expliqué, « *les ressources du pays s'en vont continuellement, par dizaines de milliards chaque année vers les pays qui nous entourent. Pour en sortir, il faut un pacte national pour produire en France. » * Aussitôt dit, aussitôt entendu : la côte de Bayrou vient d’enregistrer la meilleure progression de la semaine.

Le made in France : peut-être bien le thème central de la prochaine présidentielle. François Hollande, en tout cas, en a fait un de ses arguments de campagne, allant jusqu’à appeler au patriotisme industriel mercredi dernier lors d’une visite d’usine en Saône et Loire : en l’occurrence, un fabricant de tablettes numériques, jusque-là implanté en Chine, désormais relocalisé à Montceau les Mines. « La désindustrialisation n'est pas une fatalité » a insisté le candidat socialiste « je veux réindustrialiser la France

Nicolas Sarkozy n’est pas en reste : le président de la République se rendra demain à Sallanches, en Haute Savoie, dans une usine du groupe Rossignol, autre exemple de relocalisation. Au nom du Front national, Marine Le Pen se revendique comme la candidate du made in France. Quant au néo-candidat Dominique de Villepin, il ne devrait pas manquer de rappeler que c’est lui qui, en 2005, alors premier ministre, avait appelé au « *patriotisme économique * » suite à des rumeurs d’OPA hostile contre le groupe français Danone.

Une sorte de consensus semble donc se dessiner pour favoriser la production hexagonale. Encore faut-il que les consommateurs suivent. A en croire une étude publiée par l’IFOP fin novembre, ils en ont l’intention. 72% des personnes interrogées se disent prêtes à payer jusqu’à 10% plus cher pour acheter français. Mais des intentions aux actes, il y a souvent un monde. Sommes-nous vraiment prêts au made in France ?

Serge Bromberg
Serge Bromberg
© Radio France

Contrepoint made in France

2 min

Ecoutez le contrepoint de Julie Gacon. L'exception culturelle est-elle aussi une forme de protectionnisme ? Pour le cinéphile collectionneur Serge Bromberg, elle a au moins le mérite d'avoir soutenu la filière de l'industrie cinématographique française.

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