Le « cradle to cradle » a désormais sa communauté francophone

19 avril 2014 18 h 22 minDéposez le 1er commentaire

Des acteurs de l’économie circulaire ont lancé le 3 avril à Paris la C2C Community du monde francophone. Le mouvement s’est donné pour mission de fédérer les acteurs du domaine et diffuser leur vision d’une production industrielle autosuffisante, écologique et saine.

C’est dire que l’idée du C2C, d’abord popularisée par le célèbre binôme américano-allemand William McDonough, architecte, et Michael Braungart, chimiste, prend depuis quelques années son envol en France et dans d’autres pays européens.

L’épithète « C2C » se réfère au design « cradle-to-cradle », traduisez « du berceau au berceau », dérive de l’éco-conception qui s’inscrit dans un modèle économique circulaire où le « déchet » n’existe plus et tout devient « matière première ». La fin de vie d’un produit ne serait plus qu’une fin de cycle, les composants du produit pouvant soit resservir à la fabrication de nouveaux produits, soit réintégrer la nature par biodégradation sans créer de pollution néfaste. Inspiré directement de la nature, où le déchet n’existe pas, le modèle C2C revient à repenser la société humaine comme un « écosystème », en parfaite harmonie avec ses écosystèmes voisins naturels.

Produits à impact positifC2C-Community

Pour ce qui est de la réutilisation des matériaux, on parle désormais de « sur-cyclage » et « sous-cyclage » car dans l’état actuel des choses, le recyclage consiste généralement à abîmer progressivement la ressource de base (papier, plastique…) jusqu’au point où elle n’a plus aucune valeur et doit être jetée. Selon les pays, même la simple incinération du plastique est considérée comme du « recyclage ». Dans une chaîne de production entièrement circulaire, au contraire, les produits sont conçus dès le début comme pouvant être décomposés et réutilisés à l’infini sans que leurs composants ne perdent de valeur.

L’objectif ultime de la vision C2C peut paraître utopiste : que tout nouveau produit conçu par l’homme n’ait plus simplement un impact « moins mauvais » sur les écosystèmes et la santé humaine, mais au contraire un impact neutre, voire positif.

De l’utopie à la réalité

Utopie, dîtes-vous ? Faux ! Le fabricant de tapis belge, Desso, présent le 3 avril, a déjà réussi à développer un tapis recyclable à 100% qui par ailleurs nettoie l’air intérieur. A la fin de sa vie utile, le tapis est récupéré par l’entreprise qui s’en sert pour fabriquer… un tapis neuf ! De nombreux autres exemples ont déjà vu le jour : des textiles, des shampoings, des détergents, un câble électrique, du mobilier de bureau, un lampadaire en aluminium, du polystyrène organique « élevé » à base de champignons, et même des baskets Puma biodégradables !

Depuis que Benjamin Carle a tenté de vivre une année « 100% made in France », nous pouvons désormais nous demander dans combien de temps il sera possible vivre «  100% C2C ». Quoi qu’il en soit, les membres de la nouvelle-née C2C Community y travaillent déjà !

Alexander Russell

Revivez en vidéo la conférence de lancement de la C2C Community

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