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Primates

EN IMAGES. 60 % des espèces de primates sont menacées

Selon une étude alarmante signée par 31 chercheurs, environ 60 % des espèces de primates seraient menacées d'extinction.

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Un orang-outang de Sumatra (Pongo abelii)

60 % des espèces de primates sont menacées d'extinction.

© PureStock/SIPA

ALARME. Qu'ils soient petits ou grands, tous les primates subissent la dévastation de leur habitat par les activités humaines. Selon une recherche parue le 18 janvier 2017 dans la revue américaine Science Advances, 60 % des espèces de primates seraient désormais menacées d'extinction. Ce sont les travaux de pas moins de 31 primatologues qui font état de cette découverte alarmante. "La vérité, c'est que nous sommes à un moment critique pour un grand nombre de ces créatures", juge Paul Garber, professeur d'anthropologie à l'Université d'Illinois, principal co-auteur avec Alejandro Estrada, de l'université nationale autonome de Mexico. En plus des espèces menacées d'extinction, les chercheurs ont constaté que 75% des espèces voyaient leur population décliner. 

Des populations de quelques individus

Plusieurs espèces comme les lémurs à queue annelée (Lemur catta), les colobes rouges (Piliocolobus badius), les singes à nez retroussé (Rinopithecus roxellana), les semnopithèques à tête blanche (Trachypithecus vetulus) et les gorilles de Grauer (Gorilla beringei graueri), ont des populations très réduites de seulement quelques milliers d'individus. Malheureusement, ces espèces sont loin d'être les moins bien loties. En effet, selon cette étude, il ne resterait par exemple plus que trente gibbons d'Hainan (Nomascus hainanus). Les orangs-outangs de Sumatra (Pongo abelii) sont quant à eux en danger extrême de disparition après avoir perdu 60 % de leur habitat entre 1985 et 2007. "Ces espèces sont confrontées à un ensemble de menaces dont la chasse, le commerce illégal d'animaux de compagnie et la perte de leur habitat, les humains continuant de couper des arbres dans les forêts tropicales, de construire des routes et d'exploiter des mines", déplore le professeur Garber. Des activités menées "d'une manière inutilement destructrice et non-durable". "Tristement, au cours des 25 prochaines années, un grand nombre de ces espèces de primates disparaîtront à moins que nous ne fassions de leur préservation, une priorité mondiale", plaide le primatologue. Seulement quatre pays (le Brésil, l'Indonésie, Madagascar et la RDC) abritent les deux-tiers de toutes les espèces de primates que compte la planète. Ils constituent donc de manière évidente les zones à cibler pour mettre en œuvre des mesures afin d'arrêter, voire peut-être même d'inverser le phénomène d'extinction des primates. 

 

Agriculture, exploitation minière et forages pétroliers

La perte d'habitat de ces animaux est souvent liée à des taux élevés de croissance démographique et à la pauvreté des populations vivant à proximité. Alors pour le professeur Garber, il est évident que "s'attaquer à la pauvreté locale et réduire la croissance de la population sont indispensables pour la préservation des primates"."Développer des économies fondées sur la conservation des forêts et des primates qui y vivent tout en augmentant les possibilités d'éducation des femmes des populations locales seraient des mesures qui commenceraient à répondre à certaines des plus grandes menaces à la survie des primates", estime-t-il. Pour le moment, l'agriculture construit la plus grande menace pour ces animaux. En effet, selon l'étude, entre 1990 et 2010, l'expansion des zones agricoles dans des régions abritant des primates a été de 1,5 millions de km2, soit une aire égale à trois fois la superficie de la France. "Les pratiques agricoles sont perturbatrices et détruisent des habitats vitaux de 76 % de toutes les espèces de primates sur la Terre", poursuit le chercheur. Il cite en particulier la production d'huile de palme, de soja et de caoutchouc ainsi que l'exploitation forestière et l'élevage qui ont entraîné la destruction de plusieurs millions d'hectares de forêts. En outre, l'exploitation minière et le forage pétrolier contribuent aussi largement à la destruction des forêts qui abritent les primates. Les chercheurs demandent une mobilisation collective pour protéger ces animaux rappelant que "les primates sont terriblement importants pour l'humanité".

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