Des chercheurs japonais évaluent désormais à 70 % le risque de survenue d'un tremblement de terre de magnitude 7 ou plus dans l'agglomération de Tokyo dans les quatre ans à venir, en raison de l'amplification de l'activité sismique depuis le 11 mars. Cette estimation de spécialistes de l'Université de Tokyo est notamment fondée sur les données de l'Agence de météorologie nippone, selon laquelle une moyenne quotidienne de 1,48 séisme de magnitude supérieure à 3 a été enregistrée dans la région de Tokyo depuis la catastrophe qui a ravagé il y a plus de dix mois le littoral nord-est de l'archipel.
De nombreuses secousses se produisent, qui ne sont pas nécessairement ressenties et ne provoquent aucun dégât. Ce chiffre est toutefois cinq fois plus élevé que celui généralement observé avant le 11 mars, selon les chercheurs. La sismicité est devenue plus importante dans la région de la capitale, ce qui entraîne un risque plus grand de fort séisme, a expliqué Naoshi Hirata. "Le gouvernement, les individus et les entreprises doivent s'y préparer", souligne l'un des chercheurs.
CRAINTES REDOUBLÉES
Les craintes de prochaines grosses secousses ont redoublé depuis le séisme de magnitude 9 survenu au large des côtes nord-est du Japon, déclenchant un tsunami qui a tué plus de 19 000 personnes et provoqué un accident sans précédent à la centrale nucléaire de Fukushima. Le dernier séisme très meurtrier dans la capitale remonte quant à lui au 1er septembre 1923. Ce "grand tremblement de terre du Kanto" a fait plus de 100 000 morts, beaucoup ayant péri dans des incendies. D'après une étude gouvernementale, un séisme de magnitude 7,3 centré sous le nord de la baie de Tokyo ferait environ 11 000 victimes et détruirait 850 000 bâtiments. On compte 13 millions d'habitants à Tokyo et environ 38 millions dans l'ensemble de l'agglomération. Les chercheurs de l'Université de Tokyo estiment qu'il est impossible de se livrer à de telles estimations.
Le Japon, situé au confluent de quatre plaques tectoniques, enregistre chaque année sur son territoire plus de 20 % des séismes les plus violents recensés sur la planète. La vaste conurbation de Tokyo, où vivent près de 35 millions de personnes, se trouve en un des points considérés comme les plus dangereux.
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