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Le Grand Conseil ne met pas hors-jeu les terrains synthétiques construits à base de billes de pneus recyclés

Le Grand Conseil repousse par 61 votes contre 54 un postulat demandant que les futures surfaces de sport ne soient pas recouvertes de particules à base de pneus recyclés.

12 sept. 2018, 06:30
Coprésident du FC Fully, Roberto Ançay lance les granulats noirs issus de pneus recyclés et utilisés pour certains terrains synthétiques comme celui de Charnot.

Le Grand Conseil valaisan ne siffle pas hors-jeu les terrains de sport synthétiques construits à base de billes de pneus recyclés. Le législatif cantonal a refusé mardi matin un postulat présenté par Jean-Michel Savioz, député du Parti libéral-radical. Le résultat final témoigne d’un match serré, 61 votes négatifs, 54 favorables et 4 abstentions. «C’est une déception parce que les contraintes du postulat étaient minimes», confie l’initiant. «Elles ne briguaient pas une rénovation des surfaces existantes, mais que les nouveaux terrains soient réalisés avec les alternatives déjà disponibles comme le liège ou des éléments thermoplastiques. La municipalité de Sion l’a fait sur ses installations de l’Ancien-Stand.» La demande souhaitait également l’établissement d’une liste détaillée des pelouses et terrains de sport du canton contenant des granulés de caoutchouc à base de pneus recyclés. Il ajoutait un suivi des problématiques sanitaires liées à l’utilisation de ces surfaces.

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Des études réalisées aux Etats-Unis ainsi que des articles et des documentaires parus en France durant l’automne avaient soulevé la question d’une menace sanitaire potentielle due à l’utilisation de ces billes. «La question dépasse le clivage politique», relève Jean-Michel Savioz. «Elle s’inscrit dans un cadre de santé publique dépassant les frontières du Valais puisque plusieurs pays ont déjà pris des décisions pour respecter le principe de précaution. C’était mon objectif. Le vote a eu une issue négative. C’est la démocratie.»

L’AVF sans inquiétude

Député, sous le fanion du Parti démocrate-chrétien, Aristide Bagnoud a pris la parole lors des débats. «Ces terrains ne sont pas un sujet d’inquiétude pour l’AVF, précise le président de l’Association valaisanne de football. Des études réalisées aux niveaux européen et suisse montrent que ces surfaces ne menacent pas la santé des joueurs dans une mesure telle à les interdire. Il est plus nocif pour l’organisme de se promener dans une grande ville lorsque les températures sont très élevées en été. En plus, il est prouvé que la pluie contribue à laver et à éliminer les hydrocarbures.» Le vote négatif du Grand Conseil expulse du Parlement le thème des risques sanitaires des terrains synthétiques jusqu’au terme de la législature en cours, soit jusqu’en 2021. «Les pelouses artificielles seront de plus en plus fréquentes chez nous, surtout en altitude», pronostique Aristide Bagnoud.

Crans-Montana change

L’issue négative du postulat devant le Parlement cantonal ne modifiera pas l’option retenue par Crans-Montana, qui procédera à une rénovation sans particules caoutchoutées à base de pneus recyclés de la configuration actuelle du terrain de La Moubra. La commune avait réagi à la suite des diverses publications mentionnant la menace sanitaire potentielle de telles surfaces. La réfection, nécessaire après douze ans d’exploitation, donnera l’occasion aux parties concernées de renouveler un terrain à l’utilisation maximale. «Il pourrait tenir encore un an ou deux selon une analyse que nous avons sollicitée», confie Nicolas Féraud, président de la commune de Crans-Montana. «Le changement sera rapidement proposé. La conclusion que les billes ne sont potentiellement pas dangereuses ne nous suffit pas. Cette mesure représente un grand investissement, mais la santé des enfants n’a pas de coût.»  La transition d’une surface synthétique à l’autre exige un investissement de 650 000 francs. 

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