La planète face à un déclin massif des insectes

Une situation qui pourrait causer un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels » si nous ne changeons pas nos habitudes.

Source AFP

Un tiers des espèces serait actuellement menacé, selon l'étude. Photo d'illustration. 

Un tiers des espèces serait actuellement menacé, selon l'étude. Photo d'illustration. 

© JACK GUEZ / AFP

Temps de lecture : 2 min

Les insectes sont-ils menacés d'extinction ? C'est le danger que pointe une étude qui souligne que près de 50 % des espèces d'insectes indispensables aux écosystèmes, mais aussi aux économies, sont en déclin rapide. La situation pourrait rapidement provoquer un « effondrement catastrophique des milieux naturels ». « La conclusion est claire : à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l'extinction en quelques décennies », soulignent les auteurs de ce bilan « effrayant », synthèse de 73 études, qui pointe en particulier le rôle de l'agriculture intensive.

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Aujourd'hui, environ un tiers des espèces sont menacées d'extinction, « et chaque année, environ 1 % supplémentaire s'ajoute à la liste », ont calculé Francisco Sanchez-Bayo et Kris Wyckhuys, des universités de Sydney et du Queensland. Ce qui équivaut, notent-ils, « au plus massif épisode d'extinction » depuis la disparition des dinosaures. « La proportion d'espèces d'insectes en déclin (41 %) est deux fois plus élevée que celle des vertébrés et le rythme d'extinction des espèces locales (10 %) huit fois plus, » soulignent-ils.

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Déjà des conséquences visibles

Quand on parle de perte de biodiversité, le sort des grands animaux capte souvent l'attention. Or les insectes sont « d'une importance vitale pour les écosystèmes planétaires » : « un tel événement ne peut pas être ignoré et devrait pousser à agir pour éviter un effondrement qui serait catastrophique des écosystèmes naturels », insistent les scientifiques dans ces conclusions à paraître dans la revue Biological Conservation. Exemple de service vital rendu par les insectes, la pollinisation des cultures.

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À l'inverse, exemple d'impact de leur disparition : le déclin « vertigineux » des oiseaux des campagnes révélé en France en 2018. « Il n'y a quasiment plus d'insectes, c'est ça le problème numéro un », expliquait un des chercheurs, Vincent Bretagnolle, car même les volatiles granivores ont besoin d'insectes à un moment dans l'année, pour leurs poussins... À l'origine de la perte des insectes, les chercheurs australiens désignent le bouleversement de leur habitat et le recours aux pesticides de synthèse, au cœur de l'intensification de l'agriculture dans le monde ces soixante dernières années.

L'étude se base notamment sur le cas de l'Europe et des États-Unis où l'on dispose des suivis les plus réguliers. « Mais vu que ces facteurs s'appliquent à tous les pays du monde, les insectes ne devraient pas s'en tirer différemment dans les pays tropicaux et en développement. » À ces raisons s'ajoutent les agents pathogènes, les espèces invasives, et enfin le changement climatique mais surtout dans les régions tropicales.

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Commentaires (15)

  • Renaud Desgrées du Lou

    C’est un vœu pieux ! Car même si l’agriculture intensive est responsable de nombreuses disparitions d’insectes, les consignes de l’Oms vont dans le même sens. De très nombreux insectes, moustiques, Tse-Tse, tiques sont accusés de transmettre des maladies à l’Homme ce qui est une réalité ! Alors comme souvent l’ONU met dans garde dans un sens et actionne dans l’autre !

  • YEARLING

    Dire que l’on a confié à l’Homme le destin de la planète...

  • anticactus

    Simple constat, le nombre d'insectes écrasés sur les par brise de nos voitures il y a 20 ans à comparer avec leur inexistence maintenant.
    C'est ne pas l'admettre qui est vraiment dingue.