Le Venezuela s'enlise dans la crise. Journée de travail et cours suspendus, vols annulés, hôpitaux au ralenti, pillages : le pays est plongé dans le chaos par une panne géante de courant qui met le gouvernement de Nicolás Maduro sous pression. Face à cette situation, le pouvoir dénonce un "sabotage" ourdi par les États-Unis.

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Les deux dirigeants rivaux du Venezuela, Nicolas Maduro et Juan Guaido, appellent ce samedi leurs partisans à défiler dans les rues du pays. La veille, la journée de travail et les cours ont été suspendus "afin de faciliter la remise en service de [la distribution de] l'électricité dans le pays, victime de la guerre impérialiste sur l'électricité", écrivait vendredi sur Twitter la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez.

Frontières fermées, rues désertes, coupures d'eau : depuis jeudi 16h50, le Venezuela est en grande partie paralysé. Selon la presse locale, 22 des 23 États du pays ainsi que la capitale sont affectés. Le courant est revenu partiellement vendredi après-midi dans certains quartiers de Caracas avant d'être coupé à nouveau.

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L'économie du Venezuela, déjà très fragile, est également touchée : les habitants ne peuvent pas retirer d'argent aux distributeurs et les banques sont restées fermées vendredi. Dans ce pays où l'inflation est hors de contrôle, les transactions électroniques - suspendues vendredi - sont indispensables, y compris pour les achats courants comme le pain.

"Agression délibérée" des États-Unis

Le ministre de la Défense Vladimir Padrino a qualifié cette panne d'"agression délibérée" des États-Unis et a annoncé un "déploiement" de l'armée sans plus de détails, lors d'une déclaration sur la télévision d'État VTV.

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Le gouvernement vénézuélien a annoncé qu'il allait fournir à l'ONU "des preuves" d'une responsabilité des États-Unis dans la panne d'électricité géante. Ces informations seront remises à une délégation du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme qui est attendue dans quelques jours à Caracas, a déclaré le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez.

Manifestation samedi

De son côté, Juan Guaido, l'opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cinquantaine de pays, a attribué la panne à l'incurie du gouvernement en place et a de nouveau appelé les Vénézuéliens à défiler samedi. "Nous devons mettre fin à l'usurpation, c'est pourquoi nous appelons demain à descendre dans la rue", a déclaré le président de l'Assemblée nationale dans une vidéo sur Twitter, pendant une tournée dans les rues de Caracas.

Juan Guaido a utilisé contre le pouvoir chaviste la colère suscitée par la panne d'électricité. "Pour que la lumière revienne, pour que cesse l'obscurité, nous devons toujours rester fermes, unis et mobilisés", a-t-il dit. L'origine de la panne n'est pas encore connue.

Des experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entretenir les infrastructures alors que la crise économique fait rage. La compagnie vénézuélienne d'électricité Corpoelec a dénoncé, sans plus de précision, un "sabotage" de la centrale hydroélectrique vénézuélienne de Guri, l'une des principales d'Amérique latine et la plus importante du pays.

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