Violemment critiqué par la Maison Blanche, accusé par son concurrent Exxon Mobil qui a témoigné à charge devant la commission d'enquête du Congrès américain, BP vient d'être lâché par un de ses principaux partenaires. Un de ses associés dans le puits qui déverse son brut dans l'océan depuis le 20 avril a ainsi rejeté vendredi soir l'entière responsabilité de la catastrophe sur le groupe britannique.
La société Anadarko Petroleum, propriétaire d'un quart du puits qui fuit, estime que BP est sans doute coupable de "faute lourde" et qu'il devait en supporter la charge financière. "Franchement, nous sommes choqués", déclare le PDG d'Anadarko Jim Hackett dans un communiqué. "La conduite et les agissements de BP représentent sans doute une négligence grave ou une faute lourde". Selon lui, la marée noire était largement "évitable" et résulte "des décisions et des actions imprudentes de BP". Une déclaration qui a fait gagner plus de 2% au cours de Bourse de la société dans les transactions hors marché après la clôture de Wall Street.
BP a aussitôt riposté dans un autre communiqué. Le groupe déclare qu'il est "en fort désaccord" avec Anadarko. "Anadarko refuse d'accepter (sa) responsabilité pour le coût du nettoyage de la fuite de pétrole et les dédommagements", en dépit d'un accord stipulant que "les parties prenantes partageraient les coûts des opérations, y compris les coûts du nettoyage de toute fuite" du puits, insiste le directeur général de BP Tony Hayward, cité dans le communiqué. "D'autres parties, à part BP, pourraient être responsables pour les coûts (...) liés à la fuite de pétrole, et nous nous attendons à ce qu'elles honorent leurs obligations"
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu