La centrale nucléaire de Brennilis, dans le Finistère, à l'arrêt depuis 1985, pourrait être complètement démantelée d'ici à 2025. C'est en tout cas l'objectif d'EDF, a assuré mardi 2 décembre Jean-Christophe Couty, directeur du site lors d'une visite du chantier à la presse. L'étape de démantèlement partiel de la centrale, en cours, prendrait fin en 2016.
« On est complètement dans les temps et sur des chantiers qui se passent bien et en toute sécurité », s'est félicité le responsable. A la fin de juin, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait estimé que les travaux de démantèlement partiel de la centrale allaient durer encore cinq ans, sans se prononcer sur la durée d'un éventuel démantèlement total.
Les combustibles irradiés de la doyenne des centrales françaises ont été évacués lors d'une première phase d'arrêt définitif de l'exploitation, entre 1985 et 1992. Après une interruption de quatre ans, son démantèlement partiel a repris en juillet 2011. Cette étape, effectuée par une équipe de 120 travailleurs, consiste notamment à vider l'intérieur du bâtiment abritant le réacteur, mais pas le bâtiment lui-même ni le bloc réacteur.
Ces deux derniers chantiers sont soumis à une décision de l'ASN. L'an dernier, celle-ci avait rejeté le dossier déposé en ce sens par EDF. Alors que l'électricien avait prévu d'entreposer les déchets de la centrale sur le site de Bugey (Ain), le permis de construire de l'installation avait été annulé par la justice, avant qu'un décret n'autorise EDF à reprendre son projet.
« L'installation est aujourd'hui à 80 % construite », a assuré M. Couty à propos de ce site de stockage de déchets nucléaires, baptisé Iceda. Outre celle de Brennilis, huit autres centrales sont en cours de démantèlement en France par EDF, qui a provisionné pour l'ensemble de ces chantiers une enveloppe de 2 milliards d'euros, a précisé M. Couty.
Prototype mis en service en 1967 et arrêté en 1985, la centrale de Brennilis est l'unique exemple industriel français de la filière nucléaire à eau lourde, ensuite abandonnée au profit des centrales à eau pressurisée.
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