Les premiers robots chiens policiers testés aux Etats-Unis

L’unité des démineurs de la police du Massachusetts a fait appel pendant trois mois au célèbre robot Spot de Boston Dynamics. Les défenseurs des libertés individuelles s’en inquiètent.

 Capture d’écran. Une unité de la police du Massachusetts a déployé le robot chien Spot en intervention lors d’un test grandeur nature.
Capture d’écran. Une unité de la police du Massachusetts a déployé le robot chien Spot en intervention lors d’un test grandeur nature. DR/Massachusetts State PD

    Mobile et agile, le robot chien Spot est aussi capable d'ouvrir les portes sans aucune intervention humaine et cette faculté intéresse évidemment les autorités.

    La police de l'Etat du Massachusetts (Etats-Unis) a loué le quadrupède robotisé pendant trois mois. Elle ne s'est pas contentée de le tester en laboratoire, elle l'a embarqué en mission lors de deux « incidents » impliquant l'intervention de l'unité « Bomb Squad », les démineurs.

    Comme l'a rapporté la radio locale Wbur, la police du Massachusetts est officiellement la première aux Etats-Unis et sans doute dans le monde à faire appel à un chien robot.

    Spot a été pensé pour une utilisation militaire

    Selon un porte-parole de la police, Spot a été utilisé comme un « appareil mobile d'observation à distance afin de fournir aux policiers des images de paquets suspects, d'endroits dangereux comme la position où un homme armé pourrait se cacher ».

    Le robot embarque une caméra qui filme à 360° et est montée sur un bras multi-usages capable de tourner une poignée de porte ou de déplacer un objet. Il peut aussi porter jusqu'à 14 kg.

    Conçu par Boston Dynamics, propriété des Japonais de Softbank, Spot devait dans ses premières versions avoir un usage essentiellement militaire.

    Mais l'entreprise du Massachusetts n'avait pas réussi à décrocher des contrats avec le Pentagone et avait décidé d'ouvrir son application aux professionnels de la construction ou de l'exploitation de ressources minières dans des situations dangereuses pour l'humain.

    « Ce type de technologie est sans limite »

    Vendu depuis peu, il est en open-source, donc son comportement et ses fonctions sont modifiables même si Boston Dynamics soutient qu'une clause du contrat de vente ou de location s'assure qu'il ne peut être « utilisé pour blesser ou intimider des personnes ». En somme, qu'il ne puisse pas être transformé en arme.

    Spot était en test chez les policiers avant une potentielle acquisition, ce qui a fait bondir les défenseurs des libertés individuelles.

    « Nous n'en savons juste pas assez sur comment la police les utilise et ce type de technologie est sans limite en termes d'utilisation comme de la surveillance de citoyens jusqu'à l'autorisation dans le futur d'une potentielle opération armée », dénonce Kade Crockford de l'American Civil Liberties Union of Massachusetts.

    L'imaginaire collectif n'a pas fini de s'emballer alors que la forme de ce robot est devenue le symbole des engins tueurs dans toutes les fictions comme dans la saison 4 de la série « Black Mirror » ou plus récemment dans la série « La Guerre des Mondes » de Canal +.