La Corse côté arnaques

 La Corse côté arnaques

    « Corse : paradis des touristes ou paradis des magouilles? » Avec un titre pareil, le document diffusé ce soir dans le magazine « En quête d'action » promet du lourd. A voir les images de cette investigation sous tension, on n'est pas déçu du voyage sur l'Ile de Beauté, où 3 millions de vacanciers débarquent en été. Sur les marchés, l'odeur de la charcuterie ou du fromage vendus comme 100% corses chatouille les narines, mais les coulisses de leur fabrication s'avèrent moins alléchantes. De fait, « seuls 10 à 15% de la charcuterie vendue en Corse est d'origine », explique le journaliste Alban Patural, coauteur du reportage. Toutefois, on pourrait faire le même sujet en Provence, où les cochons viennent de Chine avant d'être transformés dans la région ».

    Victime d'une attaque

    L'enquête est plus édifiante encore le long des plages paradisiaques où des propriétaires de paillotes ou de villas prennent des libertés avec la loi littoral pour faire fructifier leurs affaires. Tabou, le sujet a valu à l'équipe de D8 (TV Press Productions) de mauvaises surprisesâ?¦ Jusqu'à être victime d'une attaque en compagnie de deux militantes écologistes qui venaient de l'accompagner pour filmer le blocage d'accès illégal à une plage publique par un habitant qui propose par ailleurs des virées en 4 x 4. « Au moment de l'agression, je n'avais jamais rencontré ce monsieur et son fils (NDLR : qui viennent d'être condamnés à deux mois de prison avec sursis et 1 000 â?¬ de dommages et intérêts), raconte Alban Patural. Moi, je voulais juste voir ce qu'il se passe. Or on a mis le doigt là où il ne fallait pas. »

    Des menaces proférées à l'égard des représentants de l'Etat aux pressions et tentatives d'intimidation, « dans l'illégalité, ils n'ont que la force pour se défendre », estime un témoin du reportage. « Cela n'a pas été simple de convaincre des gens de témoigner. En Corse, seules les femmes osent parler, faire bouger les lignes, poursuit Alban Patural. On a choisi certaines histoires, mais il y a plein d'exemples d'occupations illégales du territoire en toute impunité. Lors des repérages, j'ai reçu des appels masqués avec des noms d'oiseaux ou qui disaient : On sait qui vous êtes, on connaît votre voiture. C'était totalement gratuit. »