Pau : le lancement du Fébus, le bus à hydrogène, plombé par la grève

Emmanuel Macron, qui devait inaugurer ce mardi le nouveau bus voulu par François Bayrou, a annulé sa visite. Mais le lancement de ce bijou technologique est maintenu, malgré la grève.

 Mix entre le bus et le tramway, chaque Fébus, qui coûte 1,8 million d’euros, puise son énergie dans une pile à combustible située sous le capot.
Mix entre le bus et le tramway, chaque Fébus, qui coûte 1,8 million d’euros, puise son énergie dans une pile à combustible située sous le capot. PhotoPQR/Sud Ouest/David le Deodic

    Le lancement de Fébus devait se faire en grande pompe. Qualifié par les spécialistes du transport de révolution technologique, le bus à hydrogène, qui devait être inauguré ce mardi à Pau par Emmanuel Macron, attendra quelques semaines avant de recevoir les honneurs présidentiels. Le chef de l'Etat a reporté sa visite, officiellement pour des questions d'agenda. En plein mouvement social, difficile de mettre en avant un nouveau mode de transport collectif alors que le pays en est privé depuis plusieurs jours.

    Et pourtant, François Bayrou a de quoi être fier de ses Fébus. Véritable mix entre le bus et le tramway, chaque véhicule, qui coûte 1,8 million d'euros, puise son énergie dans une pile à combustible située sous le capot. « C'est une sorte de boîte noire de 40 x 40 cm sur 20 cm de haut. Elle est alimentée par un réservoir de 100 litres d'hydrogène », explique Robin Faugères, formateur au sein d'Idelis, la société qui gère le réseau de transports en commun de l'agglomération de Pau.

    Pour ce faire, Pau a construit la toute première station de production d'hydrogène au monde qui permettra aux six Fébus de se recharger pendant la nuit et de disposer chacun de 200 km d'autonomie sans rejeter la moindre particule nocive.

    «Le luxe à portée de tous»

    32 fauteuils en cuir, nombreuses prises USB, quatre portes coulissantes, bois et matériaux composites au plafond, le Fébus, c'est aussi le « luxe à portée de tous », selon François Bayrou. « Le Maire de Pau a demandé aux designers qu'ils apportent un soin particulier aux finitions pour que les passagers aient la sensation de voyager même quelques minutes dans un environnement exceptionnel », détaille Jean Bernard Feltmann, directeur général d'Idelis.

    Pour les chauffeurs, la nouveauté est également au rendez-vous. « Ce bus fait 18 m de long et avant de le conduire, les chauffeurs volontaires doivent effectuer un apprentissage de 35 heures, car les différences avec un bus traditionnel sont nombreuses. Il est totalement silencieux, le poste de pilotage est nettement décalé vers le centre de l'habitacle, il faut aussi avoir un œil sur les quatre écrans tout en se concentrant sur une conduite la plus souple possible », explique Robin Faugères. « Forcément, il y a un peu de déception de ne pas montrer à la France entière ce bus 100 % propre… mais les habitants pourront en profiter totalement », confie un des 50 chauffeurs formés spécialement par Idelis.

    « De nombreux pays, dont des grandes puissances, vont envoyer des observateurs chez nous pour juger de la portée de cette innovation. Nous avons hâte désormais que le public puisse en profiter », conclut Jean Bernard Feltmann, directeur général d'Idelis. François Bayrou devrait officiellement lancer la ligne ce mardi à 15 heures, avec la gratuité pour tous les passagers, mais le réseau sera touché par la grève nationale, reportant le lancement du Fébus au lendemain.

    Quant à Emmanuel Macron, il pourrait venir à Pau dans le courant du mois de janvier pour, enfin, une inauguration officielle.

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