Deep Forest

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Deep Forest
Description de cette image, également commentée ci-après
Des membres de Deep Forest acceptant des applaudissements avec le groupe folk Oyme après un concert en 2017.
Informations générales
Pays d'origine Saint-Saulve, Drapeau de la France France
Genre musical Musique du monde, new age, musique électronique, ambient
Années actives Depuis 1992
Site officiel www.deep-forest.fr
Composition du groupe
Membres Éric Mouquet
Anciens membres Michel Sanchez (1992-2005)[1]
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo de Deep Forest.

Deep Forest est un groupe de musique électronique français, à l'origine composé d'Éric Mouquet et de Michel Sanchez[2]. Leurs compositions sont un mélange de musiques du monde, de new age, de musique électronique et d'influences diverses (jazz fusion, rock). En 1995, ils remportent le Grammy du meilleur album de musiques du monde pour l'album Boheme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michel Sanchez a eu l'idée de mélanger le langage parlé des pygmées Baka avec la musique moderne après avoir entendu des enregistrements sur place de conversations entre ces tribus. Avec Éric Mouquet, ils forment le projet Deep Forest. Leur premier album éponyme (nommé pour un Grammy) sort en 1992, avec Sweet Lullaby, le single qui a mis Deep Forest sur la carte musicale (top 10 au Royaume-Uni). La chanson Sweet Lullaby est adaptée d'une chanson traditionnelle des îles Salomon. Une berceuse nommée Rorogwela, chantée par Afunakwa, une femme du nord de Malaita, a été utilisée comme échantillon vocal dans Sweet Lullaby. L'album Deep Forest était axé sur la danse et les échantillons ont été fortement numérisés et édités. Il a été réédité en édition limitée en 1994 sous le nom de World Mix. Sweet Lullaby utilise également des tambours aquatiques Baka en arrière-plan.

Pour leur deuxième album Boheme, Éric et Michel laissent derrière eux les sons de la forêt et s'aventurent en Europe de l'Est apportant des chants tendres et solitaires de la musique folklorique hongroise et roms avec une musique optimiste, mais triste. En raison de ce changement, Dan Lacksman (de Telex, producteur et ingénieur du son du premier album) a décidé de suivre sa propre voie et a continué à travailler sur d'autres projets comme Pangea Recordings. Les chants n'étaient plus brefs, mais des phrases étendues avaient été échantillonnées du hongrois et du russe. La chanteuse hongroise Márta Sebestyén et Kate Petrova jouent sur cet album.

En 1993, Dan Lacksman et Cooky Cue quittent le groupe. Le duo a également réalisé et produit les remixes du single de Youssou N'Dour Undecided en 1994, avec la participation vocale de Neneh Cherry. (qui a participé au single Seven Seconds de N'Dour). La même année, Deep Forest réalise des remixes de Deseo de Jon Anderson, de Liquid Cool d'Apollo 440 et de My Fatigue is Endless de Cesária Évora. En 1996, Deep Forest a collaboré avec Peter Gabriel sur la chanson While the Earth Sleeps qui a été écrite pour le film Strange Days.

En 2005, après la réalisation de la bande originale du film japonais Kusa No Ran, Michel Sanchez refuse désormais de co-signer les œuvres, cause d'un climat de plus en plus tendu et décide de se consacrer à sa carrière solo. Depuis, Éric Mouquet poursuit seul le projet Deep Forest. Leur single Sweet Lullaby, sorti en 1992, connait un regain de popularité aux alentours de 2004-2005, après avoir été utilisé par Matt Harding dans une série de vidéos amateur présentées sur Internet. En 2008, Deep Forest sort l'album Deep Brasil, une collaboration avec l'artiste brésilien Flavio Dell Isola.

Au cours des années 2009-2010, Deep Forest part avec une nouvelle formule de groupe sur scène et Deep Forest se produit dans différents pays et continents (Chine, Afrique, États-Unis, Japon, France...). En 2014, Deep Forest sort l'album Deep Africa. En 2015, Sony Music India sort Deep India, une collaboration entre Deep Forest et Rahul Sharma. En 2017, le groupe a collaboré avec le projet folk ukrainien Onuka sur la chanson VSESVIT. Le morceau fait partie du deuxième album studio d'Onuka MOZAїKA.

Donations[modifier | modifier le code]

Un pourcentage des recettes des ventes du premier album de Deep Forest a été versé au Pygmy Fund, créé pour aider les pygmées Efe de la République démocratique du Congo à passer d'une subsistance nomade à une subsistance agraire, et pour leur fournir des soins de santé appropriés. Cependant, la musique du peuple Efe n'était pas incluse dans le disque, et les musiciens échantillonnés sur le disque n'en auraient donc pas bénéficié[3]. Une partie des recettes de 'Boheme' est reversée à la Fondation György Martin, qui contribue à la protection de la culture rom de Hongrie. Deep Forest soutient aussi activement l'association Sana Madagascar à partir de Comparsa. « Le but de l'association Sana Madagascar est de contribuer à la protection de l'environnement, de collecter des instruments et des enregistrements précieux afin de permettre à l'homme malgache de sauver sa culture, sa nature et sa musique traditionnelle »[4].

Polémiques[modifier | modifier le code]

La chanson Freedom Cry de l'album Boheme a suscité la controverse lorsqu'il a été révélé que le chanteur, Károly Rostás (Huttyán), n'avait jamais reçu de compensation monétaire pour cette chanson, pas plus que sa famille après sa mort en 1986. Son chant, archivé par Claude Flagel, a été samplé par Deep Forest. Flagel aurait payé Huttyán 1500 forints pour l'enregistrement. L'affaire a été documentée plus tard dans un film intitulé Huttyán, sorti en 1996[5]. Les parents gitans ont réussi dans une certaine mesure à obtenir de l'argent de Deep Forest[6],[7].

La chanson phare de Deep Forest, Sweet Lullaby, est centrée sur un enregistrement non crédité d'une berceuse ancestrale baegu, Rorogwela, de Malaita, chantée par une femme nommée Afunakwa, et enregistrée par l'ethnomusicologue, Hugo Zemp. L'enregistrement a été utilisé sans l'autorisation d'Afunakwa, de Zemp, du label UNESCO ou du distributeur Auvidis, bien que Zemp ait auparavant donné à contrecœur une autorisation orale pour l'utilisation d'un enregistrement sans rapport avec celui-ci[8]. Le projet Deep Forest a été cité comme exemple de caricature primitiviste et d'appropriation culturelle[9], comme d'autres groupes de musiques du monde.

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

Singles et EP[modifier | modifier le code]

Compilations[modifier | modifier le code]

  • 1999 : Made in Japan (album live)
  • 2003 : Essence of Deep Forest (best of, sorti au Japon uniquement)
  • 2004 : Essence of The Forest (best of, trois éditions différentes)

Collaborations diverses[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Deep Forest Andromeda », YouTube, (consulté le )
  2. (en) « Archived copy » (consulté le ).
  3. (en) Sherylle Mills, « Indigenous Music and the Law : An Analysis of National and International Legislation », Yearbook for Traditional Music, vol. 28,‎ , p. 57-86 (ISSN 0740-1558, DOI 10.2307/767807, JSTOR 767807, lire en ligne).
  4. (en) « The Artists :What is Deep Forest ? », sur Archive.today (consulté le ).
  5. (hu) « Huttyán (NDA@SZTAKI) ».
  6. (hu) « Egymillió dollár Huttyán hangjáért a Deep Forrest-től », sur folkradio.hu (consulté le ).
  7. (hu) « Archive », sur szabadfold.hu/cikk?6152, (consulté le ).
  8. (en) Steven Feld, « A Sweet Lullaby for World Music », Public Culture, vol. 12, no 1,‎ , p. 145–171 (ISSN 1527-8018, DOI 10.1215/08992363-12-1-145, lire en ligne)
  9. V. Kofi Agawu, The African imagination in music, (ISBN 978-0-19-026320-1, OCLC 912045418, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :