Tetra Pak

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tetra Pak
logo de Tetra Pak
illustration de Tetra Pak

Création 1951 à Lund (Drapeau de la Suède Suède)
Fondateurs Ruben Rausing
Forme juridique Société anonyme
Slogan Protège ce qui est bon
Siège social Lund, Drapeau de la Suède Suède

Pully, Drapeau de la Suisse Suisse

Direction Adolfo Orive (CEO)
Activité Product packaging industry (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Produits Emballage alimentaire
Société mère Tetra LavalVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 24 800 (2017)
Site web www.tetrapak.com

Chiffre d'affaires 11,5 milliards € (2017)

Tetra Pak est une entreprise suédo-suisse d’emballages de produits alimentaires et de solutions de traitement. C'est une filiale de Tetra Laval[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Ruben Rausing, fondateur de Tetra Pak.

Tetra Pak a été créé en 1951. C'est une filiale de l'entreprise d'emballages alimentaires Åkerlund & Rausing, fondée en 1929 par Ruben Rausing et Erik Åkerlund.

Ce dernier quitte l'entreprise en 1933. Ruben Rausing envisage rapidement de trouver une alternative abordable, fiable, et capable de respecter des conditions d'hygiène exigeantes, aux bouteilles de lait en verre[2] en atmosphère stérile, contrairement à la mise en conserve où le produit est d'abord placé dans l'emballage, et le tout est stérilisé après coup.

Création du berlingot[modifier | modifier le code]

Erik Wallenberg, inventeur du premier emballage « Tetra Pak ».

Mais ce n’est qu’en 1943 qu'Erik Wallenberg, alors assistant au laboratoire, créé le berlingot, en pliant un cylindre de façon à former un tétraèdre régulier[3].

Ruben Rausing choisit de poursuivre dans cette voie malgré deux problèmes majeurs et irrésolus : le matériau d’emballage à utiliser et la technique de remplissage adéquate.

C’est Rausing lui-même qui a l’idée de former et remplir en continu les emballages à partir d’un rouleau de papier[4]. Il rapporte que la solution de former les emballages sous un flot continu de lait, permettant l’absence complète d’air, néfaste pour le produit, vient de sa femme[5],[3]. Harry Jarund est à l’origine de la première machine d’emballages en 1951. La même année, la société prend le nom de « AB Tetra Pak ». Il faut près de dix ans pour trouver un matériau d’emballage adéquat.

Développement en Europe[modifier | modifier le code]

En 1952, la première machine d’emballage est livrée et la crème en berlingot apparaît sur le marché suédois, puis sur le marché français grâce à Pierre Schmit qui crée Tetra Pak France dont il devient le directeur général.

Deux ans plus tard, en 1954, la machine de remplissage commence à s’exporter en Europe[4]. La société Alpura et Tetra Pak utilisent la technique d’upérisation de Nicolas Appert et la perfectionnent pour développer le « lait aseptique » en 1961, aussi appelé lait UHT (ultra haute température)[6]. Le berlingot n’était pas commode à manipuler dans sa forme 1L. C'est la raison pour laquelle, dans un contexte de concurrence forte avec Elopak, Tetra Pak lance le Tetra Brik en 1963, et le Tetra Brik Aseptic en 1969[3].

Délocalisation du siège en Suisse et fusion avec Alfa Laval[modifier | modifier le code]

La direction du groupe est transféré de Lund à Lausanne, en Suisse, en 1981.

En 1991, Tetra Pak acquiert Alfa Laval, et développe ses activités de traitement des produits alimentaires[7]. L'entreprise prend le nom de Tetra Laval en 1993.

L'unité de Alfa Laval spécialisée dans le process des liquides devient DeLaval (en)[8], et les activités qui ne concernent pas directement Tetra Pak sont vendues en 2000[9]. En 2001, Tetra Laval acquiert Sidel[10].

L'entreprise lance le premier emballage carton labellisé FSC[11] en 2007 et en 2010, Tetra Pak reçoit le Climate Award de la part de la Fédération des industries forestières suédoises.

Tetra Pak acquiert Miteco en 2014, et se sépare de l'usine de Romont en 2016[12] et supprime 123 postes. En 2017, Tetra Pak acquiert Big Drum, pour se renforcer sur le secteur des crèmes glacées[13].

Chronologie[modifier | modifier le code]

  • 1943 : création de l’emballage de forme tétraédrique, le « berlingot ».
  • 1944 : développement d’une machine à emballer les liquides.
  • 1951 : fondation de l’entreprise AB Tetra Pak à Lund en Suède par le Dr Ruben Rausing et Erik Wallenberg.
  • 1952 : la première machine est livrée.
  • 1954 : création de Tetra Pak France par Pierre Schmit dont il sera le PDG de 1955 à 1987.
  • 1959 : commencement du développement d’un emballage rectangulaire, la « brique ».
  • 1963 : commercialisation de la brique.
  • 1971 : démarrage de l’usine de production d’emballages à Dijon.
  • 1968 : première machine Tetra Brik Aseptic installé à Thoune en Suisse.
  • 1981 : la direction du groupe Tetra Pak est transférée de Lund à Lausanne, en Suisse.
  •  : décès du Dr Ruben Rausing, fondateur de Tetra Pak.
  • 1991 : achat de Alfa Laval et DeLaval.
  • 1993 : le groupe est baptisé « Tetra Laval Group ».
  • 1996 : l’emballage octogonal.
  • 2005 : la production totale d’emballages de Tetra Pak s’élève à plus de 120 milliards d’unités.
  • 2016 : délocalisation de la production et fermeture de l'usine de Romont[14].

Tetra Pak aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Tetra Laval est contrôlé par la holding Tetra Laval International, et les trois enfants de Gad Rausing (en) siègent au conseil de direction[15].

En 2017, la société Tetra Pak représente[16] :

  • 11,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires ;
  • 24 800 salariés ;
  • usines de production : 55 ;
  • centres de recherche et développement : 5 ;
  • machines de remplissage livrées en 2017 : 368 ;
  • unités de traitement livrées en 2017 : 2 266 ;
  • emballages vendus en 2017 : 188 milliards ;
  • Tetra Pak est présent dans plus de 160 pays à travers le monde.

Concept[modifier | modifier le code]

L’invention du Tetra Pak repose sur l’optimisation de l’utilisation de l’espace que permet un emballage de forme cubique comparé à celui de forme cylindrique. Par exemple, vingt mille Tetra Pak de un litre occupent moins d’espace que vingt mille bouteilles de la même contenance et n’occupent pas plus de place qu’une citerne équivalente. Cette économie de place réduit tant les coûts de stockage pour le producteur que ceux du transport pour le distributeur[17].

Depuis les années 1960, le berlingot puis le Tetra Brik sont des emballages pour liquides alimentaires composés de plusieurs couches de carton, d’aluminium et de polyéthylène.

Fin de vie, recyclage ou valorisation énergétique[modifier | modifier le code]

Depuis le début des années 1990, de nombreuses équipes de recherche essayent d'améliorer le cycle de vie des produits Tetra Pak via une meilleure récupération des couches de matériaux.

La brique, une fois vide, est remise à plat et occupe peu de place dans les déchets. Pour le recyclage, trois composants des briques alimentaires — carton, polyéthylène et aluminium — doivent être séparés puis récupérés grâce à un procédé mécanique de détrempage et de brassage.

Au milieu des années 2010, des tests de traitement hydrothermal (visant à produire un combustible solide à partir du Tetra Pak, en portant sa matière déchiquetée à une température de 200 à 240 °C) produisent un hydrochar pouvant être utilisé comme un charbon sous-bitumineux après l'avoir débarrassé de ses restes d'aluminium[18]. La valeur calorifique peut être portée jusqu'à 25,22 MJ/kg (équivalent du lignite) mais plus on élève le temps de séjour dans le réacteur et la température, plus le taux de carbone augmente (de même que leur pouvoir calorifique), ce qui permet aussi à la teneur en cendres de chuter (60 min à 240 °C)[18]. Cependant le rendement en aluminium reste médiocre (37 %)[18].

En 2014, TetraPack annonce la mise à l'étude d'une brique intégralement à base de matériaux d’origine végétale[19].

Évolution technologique[modifier | modifier le code]

Il existe désormais un modèle de brique appertisable, le Tetra Recart, qui permet la conservation des légumes en remplacement des bocaux en verre ou des boîtes en fer blanc.

Concurrence[modifier | modifier le code]

Le principal concurrent de Tetra Pak est SIG Combibloc, qui a introduit la possibilité d’incorporer des éléments solides dans le contenu des emballages. Il était, en effet, par exemple, impossible pour le procédé de Tetra Pak de conditionner du jus d’orange avec pulpe parce que celle-ci risquait de s’incorporer dans les joints de soudage et, ainsi, de compromettre l’étanchéité de l’emballage.

Il a suffi à Combibloc de placer, dans le haut de l’emballage, un peu de gaz inerte et stérile, permettant une soudure parfaite sans encombre. Tetra Pak a subséquemment suivi cette voie.

Une autre entreprise majeure du secteur est Elopak.

Publicité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Tetra Pak Facts », sur tetralaval.com, (consulté le ).
  2. « L'histoire de Tetra Pak », sur cartonrenouvelable.be, (consulté le ).
  3. a b et c Leander Lars, Tetra Pak : le génie de l'anticipation : chronique inédite, Tetra Pak International, (ISBN 916304790X et 9789163047909, OCLC 717654907, lire en ligne).
  4. a et b (en) « The History of an idea », sur tetrapak.com (consulté le ).
  5. « La saga Tetra Pak - Naissance de Tetra Pak », sur linternaute.com (consulté le ).
  6. « C'est quoi cette bouteille de lait ? La réponse ! », sur produits-laitiers.com, (consulté le ).
  7. « 130 ans au service de l'innovation », sur alfalaval.fr (consulté le ).
  8. « Notre histoire », sur delaval.com (consulté le ).
  9. « Équipement de l'agroalimentaire : Tetra Laval cède sa division alimentaire », usinenouvelle.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en-GB) « Practical Law UK Signon », sur uk.practicallaw.thomsonreuters.com (consulté le ).
  11. (en) « What the FSC Labels Mean », sur fsc.org (consulté le ).
  12. « Tetra Pak étend son savoir-faire dans les boissons avec le rachat de Miteco/Flash IAA », sur processalimentaire.com, Éditions du Boisbaudry (consulté le ).
  13. (en-GB) « Tetra Pak acquires Germany’s Big Drum to boost presence in ice cream segment », Food Processing Technology,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Tetra Pak abandonne le site de Romont », sur laliberte.ch (consulté le ).
  15. (en) « Tetra Laval group board », sur tetralaval.com, (consulté le ).
  16. « Faits et chiffres de Tetra Pak, y compris les résultats financiers », sur tetrapak.com, (consulté le ).
  17. Exemple : dans l’hypothèse où la solution Tetra Pak économiserait 10 % d’espace, dans un même linéaire, on stockera 10 % de plus de liquide en Tetra Pak qu’en bouteilles.
  18. a b et c Lokahita, B., Aziz, M., Yoshikawa, K. et Takahashi, F. (2017), Energy and resource recovery from Tetra Pak waste using hydrothermal treatment [PDF], Applied Energy.
  19. « Tetra Pak passe au 100 % renouvelable », sur emballagesmagazine.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]