Parmi les 11 polluants de l'air intérieur pour lesquels l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET) a proposé des valeurs guides en septembre 2007, on recense le formaldéhyde, les composés organiques volatils (COV) - le benzène, le trichloréthylène, le tétrachloroéthylène - le monoxyde de carbone, les particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10), le naphtalène, le phtalate de di(2-éthylhexyle) (DEHP), le dioxyde d'azote, l'acétaldéhyde et l'ammoniac.
Les effets sur la santé sont nombreux et variés allant de la simple irritation des muqueuses jusqu'à toucher le système respiratoire ou gastro-intestinal.
L'aération constitue l'une des meilleures façons de diminuer les concentrations de polluants, mais cultiver certaines plantes chez soi ou au bureau semble une solution supplémentaire.
Dans les années 80, préoccupés par le problème de la régénération de l'air dans les stations orbitales, les chercheurs de la Nasa aux Etats-Unis, à l'initiative du professeur Wolverton, s'étaient déjà intéressés aux qualités de dépollution de l'air par les plantes. Depuis 5 ans, des scientifiques venant notamment d'Australie, d'Allemagne, ou d'Angleterre mettent également en évidence les propriétés épuratrices des plantes.
En France, l'association ''Plant'airpur'', créée en 2000 par la paysagiste d'intérieur Geneviève Chaudet, pilote actuellement le programme national de recherche ''Phyt'air'' mené en collaboration avec le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et la Faculté de Pharmacie de Lille. L'objectif de ce programme est de mettre en évidence les propriétés épuratrices des plantes en pot vis-à-vis de très nombreuses substances polluantes, comme par exemple, le formaldéhyde (polluant majeur de l'air d'intérieur). Le principe de la dépollution repose sur l'échange gazeux. Les polluants de l'air sont absorbés par les feuilles et la plante émet parallèlement de la vapeur d'eau par le processus nommé transpiration et améliore ainsi le taux d'humidité dans la maison et le taux d'oxygène. Phyt'air est cofinancé par les délégations régionales Nord/Pas-de-Calais et Pays de la Loire de l'ADEME et les régions Nord-Pas-de-Calais et Pays de la Loire.
Aussi, chaque plante a ses propres particularités. On peut ainsi la placer à des endroits précis en fonction du type de pollution qu'il peut y avoir dans une pièce.
La Gerbera sera par exemple adaptée à la cuisine pour lutter contre la pollution engendrée par les produits d'entretien. La sansevieria élimine quant à elle la fumée de tabac. D'autres plantes s'avèrent être également des championnes de la dépollution. Telles que le chlorophytum qui supprime le monoxyde de carbone et le formaldéhyde, qui émane des mousses d'isolation, la colle à moquette, etc. Le formaldéhyde peut être aussi neutralisé par le ficus. De son côté, l'azalée absorbe l'ammoniac que l'on retrouve dans les dégraissants et dans certains produits de nettoyage des sols. Le chrysanthème est aussi un bon dépolluant de trichloréthylène, substance utilisée dans les peintures et les solvants. Le lierre est la meilleure plante pour éliminer le benzène qui est un solvant présent dans les peintures, encres, matières plastiques ou détergents.
Les plantes peuvent être installées dans toutes les pièces y compris les chambres car celles-ci produisent de l'oxygène en quantité beaucoup plus importante que le gaz carbonique rejeté la nuit, explique l'association Plant'airpur.
Aux côtés du programme Phyt'air, le projet ''Plants for People'' est une initiative internationale déployée en Hollande, en Allemagne et en Grande-Bretagne qui vise également à diffuser des informations sur les bénéfices apportés par les plantes notamment dans l'environnement du travail.