COMPTES RENDUS 219

Bilans hydriques en forêt tempérée océanique Je dois dès abord avertir le lecteur que pour I.R Carter le mot evaporation est utilisé dans le sens évapotranspiration ET en abrégé)1 En effet selon lui la totalité de eau interceptée par la végétation évapore Il additionne sous le terme evaporation les quantités eau interceptées et trans- pirées par les plantes Pour couper court aux risques de mauvaise interprétation utiliserai dans la présente note la notation usuelle partout ailleurs ET I.R Calder est un ingénieur forestier travaillant au grand centre de recherches britanniques Institute Hydrology de Wallingf rd Le problème que pose auteur au tout début de son livre est celui de la loi de Law un autre ingénieur forestier qui en 1956 publié un travail selon lequel la forêt consomme de telles quantités eau que la valeur économique de cette eau dépasse de loin celle des produits des forêts qui en vivent Propos scanda leux qui ont pas été acceptés Les recherches de I.R Calder ont pour objectif de démontrer la justesse de cette loi Il pas lésiné sur les moyens utilisation de atténuation du rayonnement gamma pour évaluer la masse des frondaisons avant pendant et après une averse anneaux formant gouttière autour des troncs des arbres hauteur de poitrine pour collecter le ruissel lement le long des troncs bâches de 40 m2 étalées sur le sous-bois pour recueillir eau ayant passé travers les frondaisons et tuyaux la canalisant vers des réservoirs où le niveau est enregistré en permanence tours élevées dans des forêts soigneusement choisies pour leur topographie plane éliminant les effets de relief aux peuplements assez anciens et homogènes pour mesurer les divers paramètres climatiques et autres dispositifs encore pour alimenter les formules abondamment utilisées et comparer les résultats de ces calculs avec les opinions de divers auteurs notamment les évaluations de Penman Dans un bassin des Pennines du Lancashire une surface de 375 km2 Law avait mesuré sur une parcelle de 450 m2 appelée lysimètre couverte de Picea sitchensis espèce américaine importée un déficit écoulement de 42 290 mm Les mesures ont été poursuivies après cette publication retrouvées par hasard et interprétées par I.R Calder qui les complétées par de nombreuses autres notamment dans le centre du Pays de Galles sur les branches supérieures de la Severn et de la Wye Plynlimon) en Ecosse etc Plynlimon deux bassins jumeaux occupés un par une forêt de Picea abies plantée en 1937 autre par des prairies ont été comparés Les mesures ont été faites sur des lysimètres de 84 m2 Les résultats pour la période 1970- 1980 sont les suivants Bassin Severn forêt Wye prairie Lysimètre de Law moy annuelle 2300 mm 2417 1496 coulement 501 mm 2047 555 Déficit écoulement 799 mm 370 569 interception sous le boisement de Picea abies est presque le double de la