Encore présentes en 2020, ces 5 espèces pourraient disparaître avant 2030

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Crédits : nrtucker/pixabay

Alors que nous entamons une nouvelle décennie, il est important de rappeler que certaines espèces animales emblématiques pourraient ne pas survivre à la prochaine. Le braconnage, la perte d’habitat et les prises accessoires sont ici en cause.

Le rhinocéros de Sumatra

Celui qui parcourait autrefois tout le continent asiatique survit aujourd’hui comme il peut sur l’île de Sumatra et dans la partie indonésienne de Bornéo. Victime du braconnage et de la perte de son habitat, il n’en resterait que 80 à l’état sauvage.

Si l’Homme a effectivement joué un rôle important dans le déclin de l’espèce, on souligne qu’elle a également été victime de l’évolution de son environnement il y a plusieurs milliers d’années. En effet, le séquençage de son génome nous montre que ces animaux étaient au nombre de 60 000 il y a un million d’années. Les choses se sont ensuite compliquées il y a 10 000 ans, à la fin de l’ère glaciaire. La hausse du niveau de la mer a en effet fragmenté son habitat et d’autres espèces animales sont arrivées. Les rhinocéros n’ont alors pas supporté la pression.

Il y a environ 9 000 ans, il n’en restait plus que 700 dans le monde. Depuis, les effectifs n’ont jamais pu se rétablir.

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Crédits : Wikimedia / International Rhino Foundation

Le dauphin Māui

C’est le plus petit dauphin au monde (entre 1,2 à 1,4 m de long pour environ 50 kg). Endémique de Nouvelle-Zélande, l’espèce est aujourd’hui classée « en danger critique d’extinction » par l’UICN. Et pour cause : il resterait moins de soixante individus dans la nature.

Ces dauphins étaient près de 2000 à évoluer dans la mer de Tasman avant les années 70. leur nombre a ensuite brutalement chuté à cause de l’utilisation des filets maillants par les pêcheurs. Les dauphins s’enchevêtrent régulièrement dedans et ne parviennent pas à s’en extirper. Résultat : ils se noient. Une femelle ne pouvant donner naissance à un petit que tous les deux à quatre ans, les effectifs ne peuvent donc pas se renouveler.

Depuis quelques mois, des efforts sont mis en place pour tenter de sauver l’espèce. Désormais, les navires traversant les zones d’habitat du dauphin doivent être équipés de caméras pour surveiller les risques de collisions et de captures accidentelles. Un système d’évacuation intuitif permettant aux mammifères de s’échapper des filets est également actuellement en phase de test.

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Crédits : vivtony00/flickr

Le loup rouge

Tantôt considéré comme une espèce à part entière, tantôt considéré comme un hybride entre le loup gris et le coyote, le loup rouge parcourait autrefois librement le sud-est des États-Unis. Or, il est aujourd’hui en très mauvaise posture. Il en resterait moins d’une trentaine dans la nature en Caroline du Nord.

Deux principales menaces pèsent sur ces canidés : les tirs légaux et illégaux et l’hybridation avec les coyotes.

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Crédits : joseywales2/pixabay

Les pangolins

Leurs écailles et leur chair sont supposées avoir de multiples propriétés médicinales telles que tonifier la circulation sanguine, stimuler la lactation et améliorer la libido. Également dégustés en Chine et au Vietnam comme un met de luxe, les pangolins sont aujourd’hui considérés comme les animaux les plus braconnés de la Terre.

Il en existe huit espèces (quatre africaines et quatre asiatiques) et toutes sont gravement menacées. La plus vulnérable reste sans doute le pangolin de Chine (Manis pentadactyla).

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Le pangolin, l’une des espèces les plus menacées par le commerce illégal d’animaux sauvages. Crédits : Wikipédia

Le marsouin vaquita

Retrouvé uniquement dans le haut du golfe de Californie, au Mexique, le vaquita (Phocoena sinus) est le cétacé le plus menacé de la planète. Selon un dernier recensement, le nombre de ces animaux aurait chuté de 99 % en huit ans ! Il resterait aujourd’hui moins d’une dizaine de spécimens dans la nature.

Le vaquita est une victime collatérale de la pêche au totoaba, un poisson dont la vessie peut se vendre à plus de 3 500 euros le kilogramme sur le marché noir chinois. Beaucoup la considère en effet comme un mets de luxe. Pour capturer les poissons, les pêcheurs placent des filets en mer. Les vaquitas se coincent ensuite à l’intérieur avant de se noyer.

Si rien n’est entrepris pour stopper ces prises accessoires, l’espèce pourrait tout bonnement disparaître dans les prochains mois.

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Un marsouin vaquita mort, empêtré dans un filet de pêche. Crédits : NIicklin Minden / WWF

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