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15 millions de voitures électriques en 2035: le réseau français d'électricité saura gérer, assure RTE

Dans son hypothèse haute, RTE anticipe un parc en France de 15,6 millions de véhicules légers électriques et 156.000 véhicules lourds électriques en 2035.

Dans son hypothèse haute, RTE anticipe un parc en France de 15,6 millions de véhicules légers électriques et 156.000 véhicules lourds électriques en 2035. - Gabriel Bouys-AFP

Dans tous les scénarios, le parc de production français "sera largement capable de produire la quantité d’énergie consommée par les véhicules électriques", selon une étude de RTE. Avec un parc de 15,6 millions de véhicules électriques en 2035, le transport ne représentera en moyenne que 8% à 10% de la consommation d’électricité.

Le réseau français de production d'électricité ne semble pas inquiet face à la montée en puissance de l'électrification du parc de véhicules. Dans son étude sur "les enjeux du développement de l'électromobilité pour le système électrique", RTE (filiale d'EDF) affirme qu'il "n’existe pas de doutes sur la capacité du système électrique à produire la quantité d’énergie nécessaire à la recharge de plusieurs millions de véhicules, dans un contexte de baisse de consommation observée sur les autres usages."

Selon RTE, en partant d'une hypothèse haute de 15,6 millions d’unités (véhicules particuliers et véhicules utilitaires légers) soit entre près de 20% et plus de 40% du parc total) et 156.000 véhicules lourds (bus, camions), leur consommation annuelle représenterait environ 35 à 40 TWh d’électricité, soit moins de 8% de la production d’électricité totale en France.

S'appuyant sur les orientations contenues dans le projet de PPE (programmations pluriannuelles de l'énergie), qui conduisent la France à bénéficier d’un potentiel de production d’électricité décarbonée (renouvelable et nucléaire) de l’ordre de 615 TWh à l’horizon 2035 (cf infographie ci-dessous), RTE en conclut "que dans un scénario de fort développement de la mobilité électrique, la consommation électrique nationale pourra être largement couverte, en énergie, par le parc de production français."

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- © Source : "Enjeux du développement de l'électromobilité pour le système électrique", mai 2019-RTE.

Quant à la crainte souvent évoquée d'un stress important pesant sur le réseau électrique, chaque soir (de 19 h à 21h) quand les véhicules rentreront au domicile ou à leur stationnement habituel en vue d'être rechargés, RTE fonde son optimisme sur l’enquête nationale transports et déplacements (ENTD) qui fait référence sur les habitudes de mobilité.

Ainsi, "la distance moyenne parcourue chaque jour par un véhicule utilisé pour la mobilité locale est d’environ 35 à 40 km, ce qui signifie que l’autonomie typique d’un véhicule électrique actuel permet de réaliser l’équivalent d’une semaine de déplacements moyens" explique le document.

Résultat: la large majorité des véhicules, qui réalisent des trajets locaux (70% des véhicules en semaine, 48% le dimanche), ou ne sont pas utilisés (28% des véhicules en semaine, 50% le dimanche) disposeront de plus de latitude pour piloter leur recharge. Seuls, "les besoins de recharge d’un véhicule concerné par un trajet longue distance seront très contraints – mais peu de véhicules sont concernés chaque jour" précise RTE.

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- © Source : "Enjeux du développement de l'électromobilité pour le système électrique", mai 2019-RTE.

Sur les pics de consommation sollicitant le réseau électrique, "un point de vigilance était identifié sur la maîtrise de la pointe du soir en hiver, mais la faculté à absorber une flotte massive de véhicules électriques semble attestée dès lors que des solutions simples de pilotage sont mises en place pour une partie du parc de véhicules électriques," affirme la filiale d'EDF. RTE pense, ici, à la modulation tarifaire heures pleines/heures creuses, inspirée du dispositif utilisé aujourd’hui pour l’eau chaude sanitaire.

Pour RTE, les longues distances sont minoritaires dans les distances parcourues chaque année, "et les épisodes les plus contraignants sont susceptibles de se produire à des moments (été, week-end) où le système électrique dispose de marges abondantes". Tout au plus, les seules situations de vigilance identifiées concernent les vacances de Noël, dans un scénario de vague de froid, affirme le gestionnaire du réseau de transport d'électricité.

Frédéric Bergé