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Tout savoir sur la carrière de banquier d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a travaillé quatre ans dans le privé, entre 2008 et 2012. Emmanuel Macron a travaillé quatre ans dans le privé, entre 2008 et 2012. [FRED MARVAUX / AFP]

Avant d'être remarqué sur la scène publique, Emmanuel Macron a fait ses classes dans les bureaux feutrés du privé. Et pas n'importe lesquels : ceux de la prestigieuse banque d'affaires Rothschild & Cie.

Fraîchement diplômé de l'Ecole nationale d'administration, Emmanuel Macron intègre l'Inspection générale des finances à partir de 2004. Une période au cours de laquelle il tape dans l'œil de l'économiste Jacques Attali, qui le recommandera à François Henrot, le bras droit de David de Rothschild.

Quatre ans plus tard et dix jours avant la chute de Lehman Brothers, le jeune énarque, alors âgé d'une trentaine d'années, est embauché dans la fameuse banque d'affaires éponyme. A l'en croire, c'est la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 qui l'a poussé à faire ce choix. Un pantouflage qui lui donne l'occasion de s'acoquiner avec la fine fleur du patronat français. En l'espace de deux ans, les échelons gravis et les qualités requises, le jeune loup est catapulté au poste d'associé-gérant de l'entreprise familiale – le Graal. Nous sommes en 2010.

Une fusion-acquisition à 1,5 million d'euros

Sa mission consiste alors à conseiller de grandes multinationales dans leurs opérations de fusions-acquisitions (appelées «fusacqs» dans le milieu), c'est-à-dire lorsque la société veut soit vendre une filiale, soit racheter une entreprise, soit fusionner avec une autre. «Conseiller» implique concrètement de négocier les prix, régler les questions fiscales ou encore de dénicher les financements de l'opération. Un poste qui implique donc de maîtriser des connaissances juridiques, comptables et fiscales – et rémunéré environ 400.000 euros par an.

Le banquier réalise son premier coup de maître entre 2010 et 2012. Une série de rencontres avec le PDG de Nestlé, Peter Brabeck, croisé à la commission Attali, le propulse à la tête d'une opération monstre : le rachat par Nestlé de la branche Nutrition infantile de Pfizer. La transaction, évaluée à neuf milliards d'euros, va permettre à Emmanuel Macron de se mettre à l'abri du besoin jusqu'à la fin de ses jours. De par les coquettes commissions qui lui reviennent de droit, il empoche ainsi, après déduction des impôts, quelque 1,5 million d'euros sur trois ans, salaire et bonus compris.

«Le job, c'est de séduire»

En parallèle, le «Mozart de la finance» – comme on le surnomme à l'époque – conseille le diffuseur de presse Presstalis, le géant des oléagineux Sofiprotéol ou encore le groupe de presse espagnol Prisa. Il intervient à chaque fois en qualité de «conseiller acquéreur». A la fin de sa courte carrière de banquier, il s'intéresse tout particulièrement à l'agro-alimentaire.

Le passage aussi furtif que lucratif d'Emmanuel Macron dans le milieu bancaire lui a valu nombre de critiques de la part de ses détracteurs. Lui ne s'en offusque nullement, au contraire. «Je suis devenu fonctionnaire, banquier, certains ou certaines me l'ont reproché, j'en ai conscience et j'en suis fier», avait-t-il ainsi asséné, fin mars, en ouverture du débat présidentiel à cinq.

Jamais élu au suffrage universel, Emmanuel Macron a pourtant toutes les chances de remporter le second tour de la présidentielle, le 7 mai prochain. Une perspective qui, avant même l'heure du verdict, a réjoui l'ensemble des marchés financiers, à commencer par la Bourse de Paris. Et pour cause : c'est un peu l'un des leurs qui risque d'accéder à la magistrature suprême.

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