“La pire tragédie humaine que l’Inde ait connue depuis l’Indépendance et la partition de 1947”, c’est ainsi que l’hebdomadaire India Today qualifie la deuxième vague de Covid-19 qui a déferlé sur le géant d’Asie du Sud au printemps 2021, en s’appuyant sur un rapport publié mercredi 21 juillet par le Center for Global Development, un think tank installé à Washington. Les statistiques officielles du gouvernement Modi faisaient état, “au 30 juin, de 400 000 morts” dues au coronavirus Sars-CoV-2, mais “la réalité est, évidemment, beaucoup plus catastrophique” : d’après le rapport, qui souligne la difficulté à estimer l’impact réel de la pandémie, il y aurait eu jusqu’ici “entre 1 et 6 millions de victimes”, la réalité se situant vraisemblablement “entre 3,4 et 4,9 millions”.

Ces chiffres chocs sont pris très au sérieux en Inde, car parmi les signataires du rapport figure Arvind Subramanian, ancien conseiller économique en chef du gouvernement Modi, de 2014 à 2018. Une personnalité éminemment respectée dans les milieux universitaires, tombée en disgrâce il y a trois ans. Pour arri