Vous rêvez de voyager à travers l’espace-temps comme dans le film Interstellar ? Voici une nouvelle qui devrait vous réjouir : “des physiciens ont trouvé un moyen d’envoyer quelqu’un dans un trou de ver”, rapporte le New Scientist. Tout ceci n’est que théorique et spéculatif, bien sûr. Il n’empêche, l’étude mise en ligne le 15 août sur le site de prépublication arXiv.org a de quoi faire parler.

Un trou de ver est un hypothétique objet astrophysique qui relie deux régions distinctes de l’espace-temps, une sorte de tunnel dont l’entrée et la sortie se feraient par des trous noirs, ou par un trou noir d’un côté et par un trou blanc de l’autre. “Normalement il serait impossible de faire passer quelque chose à travers”, rappelle l’hebdomadaire scientifique. Selon la théorie de la relativité générale qui décrit le comportement de la gravité et la déformation de l’espace-temps en présence d’une masse, un trou de ver se refermerait sur lui-même si quelque chose tombait dedans.

Mais la prise en compte d’une dimension supplémentaire pourrait rendre cet événement possible selon les auteurs de l’étude, le théoricien de l’Institute for Advanced Study dans le New Jersey Juan Maldacena et Alexey Milekhin, physicien à l’université de Princeton. Ils ont calculé que s’il y avait une dimension supplémentaire dans l’espace-temps il pourrait y avoir un grand nombre de champs quantiques.

Une seconde dans le trou de ver, des milliers d’années dehors

La théorie quantique des champs permet de modéliser et de comprendre la physique des particules. Le nombre de particules entrant dans une portion d’espace-temps peut fluctuer et ainsi être différent du nombre de particules qui en sortent. “Les fluctuations des champs quantiques peuvent produire de l’énergie négative, ce qui pourrait empêcher le trou de ver de s’effondrer, décrypte le New Scientist à qui Juan Maldacena confie :

Il n’y a aucune preuve que tous ces champs supplémentaires existent, mais ils le pourraient théoriquement.”

Le modèle que les deux physiciens proposent permet ainsi d’avoir des trous de ver suffisamment grands pour être traversés par des humains qui survivraient aux forces en présence. En empruntant ces passages, “il serait possible de se déplacer en moins d’une seconde entre deux points très éloignés de notre galaxie”, écrivent les chercheurs qui précisent toutefois : “Une seconde s’écoulerait pour celui qui passerait par le trou de ver. Et des dizaines de milliers d’années pour un observateur extérieur.”