Il y a eu d’abord des déclarations mal digérées par certains de l’autre côté des Alpes. Le mercredi 11 mars, comme le rappelle le quotidien milanais Il Foglio, alors que la crise du coronavirus ne cesse de prendre de l’ampleur en Italie, Sibeth Ndiaye affirme :

L’Italie a pris des mesures, je pense notamment aux contrôles de température à l’arrivée de vols en provenance de zones à risque, qui n’ont pas permis d’enrayer l’épidémie. Nous n’avions pas pris ce type de mesures.”

Une déclaration perçue par certains comme une attaque envers la politique italienne, très inappropriée dans un moment délicat.

Puis, “le 25 mars”, poursuit le journal conservateur, “pour justifier l’appel du ministre des politiques agricoles Didier Guillaume”, qui avait invité les Français au chômage technique à “rejoindre la grande armée de l’agriculture française”, “la porte-parole du gouvernement a affirmé que le gouvernement n’entendait pas par là ‘demander à un enseignant qui aujourd’hui ne travaille pas de traverser toute la France pour aller récolter des fraises’.”

Une “maladresse de plus”, selon Il Foglio, qui précise que les enseignants français “continuent à travailler à distance en garantissant la continuité de l’enseignement derrière leurs ordinateurs”. Voilà qui fait dire au quotidien milanais que les déclarations de Sibeth Ndiaye “rajoutent de la confusion et de l’incertitude dans une situation déjà chaotique”.

“S’il ne s’agissait que de cette gaffe, ça pourrait être pardonné, concède le journal, le problème c’est que ces derniers jours, il n’y a pas eu un seul discours sans une phrase ‘osée’.”

Une transition qui permet au journal de parler d’une autre déclaration critiquée de Sibeth Ndiaye, cette fois-ci au sujet des masques. Comme le rappelle Il Foglio la porte-parole du gouvernement avait affirmé le 17 mars que “les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies car ce n’est pas nécessaire si l’on n’est pas malade”.

“Qu’elle aille dire ça aux travailleurs en premières ligne qui n’en ont pas, médecins, infirmiers, livreurs ou éboueurs. Certains d’entre eux ayant appliqué leur droit de retrait à cause des risques qu’ils courent”, rétorque l’auteur de l’article.

Un “soldat intouchable”, pas assez lucide et pas assez ferme

En conclusion, à en croire Il Foglio, toutes ces prétendues “gaffes” auraient irrité de nombreux responsables de La République en Marche :

Personne n’ose le dire directement au Président car Sibeth Ndiaye est un soldat intouchable qui fait partie des fidèles d’Emmanuel Macron, mais, loin de l’Élysée, nombreux sont ceux qui considèrent la porte-parole du gouvernement pas adaptée à ce rôle terriblement important et qui requiert une grande lucidité et une grande fermeté.”