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Une Nordiste demande le rapatriement de Syrie de sa fille et de ses enfants : "une question de vie ou de mort"

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Une habitante de Boulogne-sur-mer en appelle à "l'humanité" d'Emmanuel Macron et du gouvernement. Sa fille de 32 ans est en Syrie, avec ses quatre enfants âgés de 2 à 11 ans. Elle souffre d'un cancer du côlon, à un stade avancé, et demande un rapatriement sanitaire.

200 enfants français se trouveraient dans le camp de Roj en Syrie. La fille de Pascale Descamps y est retenue avec ses 4 enfants. Elle est malade et demande un rapatriement sanitaire (photo d'illustration) 200 enfants français se trouveraient dans le camp de Roj en Syrie. La fille de Pascale Descamps y est retenue avec ses 4 enfants. Elle est malade et demande un rapatriement sanitaire (photo d'illustration)
200 enfants français se trouveraient dans le camp de Roj en Syrie. La fille de Pascale Descamps y est retenue avec ses 4 enfants. Elle est malade et demande un rapatriement sanitaire (photo d'illustration) © Maxppp - MURTAJA LATEEF/EFE/Newscom

"C'est plus qu'un SOS, c'est une question de vie ou de mort" : Pascale Descamps, une habitante de Boulogne-sur-mer, a reçu, le 17 novembre, plusieurs messages vocaux de sa fille de 32 ans. Avec ses quatre enfants âgés de 2 à 11 ans, elle se trouve en Syrie, dans le camp de Roj.

Je risque ma vie, je demande un rapatriement sanitaire.

On entend la mère de famille, en larmes, annoncer qu'elle est atteinte d'un cancer du côlon à un stade avancé : "Ici, on me propose de faire une opération très risquée, dans les conditions syriennes, quoi. Je risque ma vie. Je demande un rapatriement sanitaire pour me faire opérer (en France) et ramener mes enfants".

En Syrie depuis 2015

La jeune femme, convertie à un Islam radical, a quitté la France pour la Syrie en 2015. Après la déroute de Daesh, elle s'est retrouvée emprisonnée à Al Hol, avant d'être transférée dans une prison, puis un autre camp tenu par les Kurdes, celui de Roj.

Pascale Descamps (à droite) et sa fille en 2009, six ans avant son départ pour la Syrie
Pascale Descamps (à droite) et sa fille en 2009, six ans avant son départ pour la Syrie - - Photo fournie par la famille

C'est comme si on la condamnait à mort.

"Je m'inquiète pour ma fille", explique Pascale Descamps, "si on la laisse là-bas, c'est comme si on la condamnait à mort, c'est de la non-assistance à personne en danger. Je m'inquiète aussi pour mes petits-enfants. Que vont-ils devenir ? Les imaginer au chevet de leur mère, dans une tente de cinq mètres carrés... Au nom des droits de l'enfant, il faut les rapatrier".

Pascale Descamps est bien consciente qu'il est difficile, pour l'opinion publique, d'accepter le rapatriement d'une djihadiste : "mais elle n'est pas terroriste, ni dans l'âme, ni dans les faits", précise-t-elle, "il y a des attentats malheureusement en France, mais ce n'est pas en sacrifiant des femmes et des enfants que cela va régler le problème. Si les gens savaient le calvaire de nos enfants et de ces femmes, ils trouveraient ça indigne et indécent, contraire aux valeurs de la République. On ne peut pas les punir de cette façon-là, sans jugement".

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200 enfants français se trouveraient actuellement dans les camps en Syrie. 28 ont été rapatriés en 2019. Le gouvernement applique le principe du cas par cas. Mais pour les adultes, la règle, c'est de les laisser être jugés sur place. "Le président Macron a toujours dit qu'il agirait au cas par cas", reconnaît Pascale Descamps. "Là, c'est un cas sanitaire concret". 

C'est une question de volonté

Son avocat, Emmanuel Daoud, acquiesce : "c'est une question de volonté, c'est de la realpolitik. On ne veut pas créer de précédent. Je serais ravi que l'on me contredise. Nous espérons que ce transfèrement pour raisons humanitaires sera organisé dans les plus brefs délais. Je crois au respect de l'humanité, et des conventions internationales qui ont été ratifiées par la France, qui devraient obliger nos autorités à organiser ce rapatriement sanitaire".

Pascale Descamps a écrit au président de la République, au premier ministre, aux ministres des affaires étrangères, de la justice. Sans réponse pour le moment

Les quatre petits-enfants de Pascale Descamps sont âgés de 2 à 11 ans
Les quatre petits-enfants de Pascale Descamps sont âgés de 2 à 11 ans - Photo fournie par la famille

J'en appelle à l'humanité d'Emmanuel et Brigitte Macron.

Sur France Bleu Nord, elle fait passer un message à Emmanuel Macron, et à son épouse : "j'en appelle à leur humanité. Madame Macron est elle-même grand-mère, je sais qu'elle se soucie du bien-être de l'enfant. Mes petits-enfants ont droit aussi à un avenir. Il est temps de les sortir de là. Ma fille aujourd'hui, dans son état de santé, ne peut plus les protéger".

Si elle était rapatriée en France, la fille de Pascale sait qu'elle serait placée en détention et jugée après son hospitalisation.

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