Zoonoses : passer du coq à l’homme

Apparu au mois de décembre 2019, 2019-nCov, le coronavirus, a infecté plus de 17 000 personnes à l’heure actuelle, dont 361 cas mortels en Chine Continentale – ce qui fait dépasser ce coronavirus en létalité sur ce territoire par rapport à l’épidémie de SRAS, en 2003. Ces deux virus ont en commun, avec le VIH, l’hépatite B, le poliovirus, et j’en passe, d’entrer dans la catégorie des zoonoses, c’est-à-dire de vecteurs qui passent de l’animal à l’homme et inversement. Pourquoi un pathogène franchit-il d’un coup la barrière inter-espèces ? Pourquoi devient-il subitement virulent pour l’homme ? Comment répondre à l’apparition de ces nouvelles maladies ? C’est ce que nous nous proposons d’examiner aujourd’hui. 

Zoonoses : passer du coq à l’homme : c’est le programme contagieux qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.

Et pour évoquer les mécanismes de cette épidémie nouvelle,  comparativement aux précédentes… nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Barbara Dufour, vétérinaire, professeure de maladies contagieuses et d’épidémiologie à l’école vétérinaire de Maisons Alfort, où vous dirigez l’unité de recherche sur l’épidémiologique des maladies infectieuses animales et Anne Goffard, professeure à l’université de Lille, et chercheuse et médecin au CHU de la même ville, professeure de virologie à la faculté de pharmacie, toujours à Lille.

Le reportage du jour 

Rencontre avec Jean-Claude Manuguerra chef de le Cellule d'intervention biologique d'urgence (CIBU) à l'Institut Pasteur. Quel est le parcours type d’un échantillon infecté par le coronavirus chinois au sein de la CIBU et de quelles recherches fait-il l’objet ? Par Antoine Beauchamp :

Les repères

• Le bilan des décès en Chine continentale, dus au coronavirus chinois 2019-nCov vient de dépasser le nombre de décès liés au SRAS. 
• Le coronavirus chinois, dont on n’a pas encore identifié avec certitude le réservoir animal, appartient à la vaste famille des zoonoses, ces virus, mais aussi ces bactéries qui se transmettent entre l’animal et l’homme. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé Animale, 60% des 1.400 agents pathogènes humains sont d’origine animale et 75% des maladies animales émergentes peuvent contaminer l’homme. Avec la destruction accélérée de certains milieux naturels provoquant le rapprochement d’espèces animales sauvages des zones peuplées par des humains, mais aussi la mondialisation et les déplacements de populations humaines impliqués par cette dernière, ce phénomène n’est pas près de diminuer, obligeant désormais à trouver des réponses adaptées à des situations de crise comme celle provoquée par le virus 2019-nCov.

Pour aller plus loin

[Thread] Retrouvez aussi les sources de cette émission sur le fil Twitter de La Méthode scientifique.

• [Infographie] 2019-nCoV : ce que l’on sait
• [Infographie] Comparaison entre le SRAS et 2019-nCoV (APHP)
• [Infographie] La propagation du 2019-nCoV au 1 février 2020 (APHP)
• Coronavirus : avec plus de 360 morts, le bilan en Chine dépasse celui de l’épidémie de SRAS (Le Monde, février 2020)
• En plus du coronavirus, la Chine doit faire face à une nouvelle épidémie du virus H5N1 (Sud Ouest, février 2020)
• Face au coronavirus, les failles du système de santé chinois (Le Monde, février 2020)
• Coronavirus 2019-nCoV : comment la France a développé son propre test pour détecter le virus (France Info, janvier 2020)
• Il n’est pas prouvé que le coronavirus provienne des serpents ou de la soupe de chauve-souris (Le Monde, janvier 2020)
• L'épidémie du virus chinois va durer des mois, au minimum, selon des experts (Sciences & Avenir, janvier 2020)
• Comment émergent et ré-émergent les nouveaux virus humains ? (ENS, 2018)
• L'évolution des zoonoses

Les références musicales

Le titre du jour : Empty sky 2 par Fourcolor

Le générique de début : Music to watch space girls by par Leonard Nimoy

Le générique de fin : Says par Nils Frahm