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Le professeur Didier Raoult le martèle depuis des semaines : son traitement visant à administrer aux patients atteints du Covid-19 de l'hydroxychloroquine associée à un antibiotique, l'azithromycine, donnerait des résultats exceptionnels. Pourtant, aucune preuve n'a encore démontré l'efficacité de son traitement, de nombreux spécialistes soulignant la fragilité de ses publications : une première étude avait exclu des résultats six patients dont l'état s'était aggravé, et une seconde, observationnelle, montrait une issue de la maladie après le traitement proche des résultats observés chez les patients ayant guéri spontanément. Un nouvel essai clinique, lancé vendredi au CHU de Montpellier, devrait enfin permettre d'y voir clair : l'étude Covidoc a reçu le feu vert du comité de protection des personnes et de l'agence de sécurité du médicament pour tester l'association médicamenteuse sur 150 patients, dans un essai randomisé et conduit en « double aveugle », c'est-à-dire que certains patients ne recevront pas la totalité du protocole, sans qu'eux-mêmes ou leurs médecins en soient informés. Une règle scientifique qui permet d'éviter les biais et interprétations.
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Ils souffrent d'une forme modérée de l'infection
Les patients inclus dans l'étude viennent de différents hôpitaux (Montpellier, Nîmes, Perpignan, Narbonne, Béziers, Sète, Rodez), et présentent un profil intéressant : testés positifs au Covid-19 depuis dix jours, âgés de moins de 75 ans, ils souffrent d'une forme modérée de l'infection mais sont atteints d'une affection pulmonaire ne nécessitant pas encore de suivi en réanimation. Une façon d'éviter le biais reproché aux travaux du Pr Raoult, qui incluent des cas bénins ou asymptomatiques, lesquels auraient peut-être guéri spontanément du virus, comme 80 % des patients.
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Le groupe de 150 patients recevra un traitement d'hydroxychloroquine, associée (ou non) à l'azithromycine pendant dix jours. Le suivi inclut une observation de l'état clinique, une mesure de la charge virale, des examens de radiologie des poumons, et des électrocardiogrammes réguliers, indispensables pour prévenir de graves effets indésirables : 43 cas ont été signalés à l'ANSM chez des patients traités avec de l'hydroxychloroquine seule ou en association avec un antibiotique. Syncopes, troubles cardiaques… Sept arrêts cardiaques ont été signalés, dont quatre ont provoqué la mort des patients.
Les résultats définitifs de cet essai sont attendus fin mai.
Merci de répéter "ce qu'il faudrait faire". Je lis et relis vos commentaires : plus le temps passera et plus l'écart avec l'Allemagne sera important.
J'ai écouté hier soir une vidéo youtube du Pr RAOULT assez courte mais qui donne le nombre de tests réalisés par l'IHU de Marseille mais aussi le nombre de COVID+, le nombre de COVID+ soignés, le nombre de décès et ensuite le pourcentage d'utilisation de l'Hydroxichloroquine... Il donne les chiffres avec beaucoup d'assurance et de sérénité. Nous sommes le 21/04, j'espère que quelques commentateurs revisiteront vos commentaires du 15/04.
... Fort probable que si D Raoult publiait des chroniques dans le Monde plutôt que le Point, il aurait été moins mis en cause!
Monsieur, je ne suis pas Docteur, aussi je me garderais bien de prendre position sur l'utilité ou non de la chloroquine, que je n'ai d'ailleurs jamais cité dans mon intervention.
Je maintiens donc que je trouve anormal de créer un groupe test dit placebo dans lequel on ne donne aucun traitement à des malades qui sont atteints d'une maladie potentiellement mortelle.
Par contre si vous êtes médecin, il me semble que ne donner aucun traitement à des malades, donc de ne pas les soigner, est contraire au serment d'Hippocrate que normalement vous avez du prêter.
"Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux".