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Roundup : Bayer va verser 10 milliards de dollars pour faire cesser les poursuites mais ne reconnaît aucune faute

Plus de 125 000 plaintes liées au glyphosate ont été déposées aux Etats-Unis contre le groupe agrochimique et pharmaceutique allemand, qui a racheté Monsanto en 2018.

Par  (Berlin, correspondance)

Publié le 25 juin 2020 à 05h40, modifié le 25 juin 2020 à 12h29

Temps de Lecture 4 min.

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Bayer a annoncé, mercredi 24 juin au soir, une avancée majeure dans ses déboires judiciaires aux Etats-Unis. Le groupe agrochimique et pharmaceutique allemand, qui a racheté l’américain Monsanto en 2018, a négocié un accord monumental avec les milliers de plaignants avec qui il était en procès dans l’affaire du glyphosate, un herbicide commercialisé par Monsanto sous le nom de Roundup. Cet accord « mettra un terme à environ 75 % des litiges » impliquant ce produit, « qui concernent environ 125 000 plaintes au total », a déclaré Bayer dans un communiqué.

Bayer s’est engagé à verser entre 10,1 milliards et 10,9 milliards de dollars (entre 9 milliards et 9,7 milliards d’euros) en échange de l’abandon des poursuites, et les éventuels litiges à venir sont désormais encadrés. Bayer a également soldé les poursuites sur deux autres dossiers attachés à Monsanto : le pesticide Dicamba et la pollution au polychlorobiphényle (PCB) dans l’eau. Pour le groupe allemand, cet accord représente la fin d’un feuilleton judiciaire qui a gravement terni sa crédibilité et son image depuis deux ans.

L’accord annoncé mercredi prévoit une solution pour environ 75 % des plaintes liées au Roundup. Bayer a précisé que les 25 % restants seraient réglés dans les mois prochains. Une somme de 8,8 milliards à 9,6 milliards de dollars doit être distribuée aux plaignants contre l’abandon des poursuites en cours ; 1,25 milliard de dollars est réservé pour les plaignants à venir.

Conseil d’experts

Pour ces derniers, Bayer a prévu un instrument innovant : un conseil d’experts indépendant sera créé, afin de clarifier scientifiquement et de façon transparente les liens entre le glyphosate et le lymphome non hodgkinien, une forme de cancer. Si ce conseil établit que l’herbicide cause effectivement ce cancer, et à quel niveau d’exposition, alors les futurs plaignants auront bien droit au versement d’une compensation. Ce dispositif doit encore être approuvé par un juge californien.

Car si Bayer veut mettre fin aux poursuites, il ne reconnaît en aucune manière une faute. Au contraire, il réaffirme sa conviction que l’exposition au glyphosate est sans danger pour la santé. Dans les trois affaires où il a été condamné aux Etats-Unis, il refuse d’abandonner la partie. La plus connue avait vu la victoire d’un ancien jardinier, Dewayne Johnson, qui estimait que l’utilisation du Roundup de Monsanto était la cause de son cancer. Le jury populaire avait condamné Bayer, à l’été 2018, à verser 289 millions d’euros au plaignant – un montant réduit par la suite. Cette première affaire, suivie de deux autres défavorables pour Bayer quelques mois plus tard, avait déclenché une avalanche de plaintes contre le Roundup et entraîné une chute vertigineuse de l’action.

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