Les incendies qui font rage depuis une semaine en Turquie et en Grèce étaient toujours à l’œuvre, mardi 3 août. Plusieurs localités ont été évacuées dans les deux pays. L’Union européenne (UE) a envoyé trois avions bombardiers d’eau, deux à partir de l’Espagne et un de la Croatie, pour aider les autorités turques à lutter contre le feu.
La Turquie connaît les pires incendies depuis une décennie, qui ravagent des forêts, des terres agricoles, ainsi que des zones habitées sur les côtes méditerranéennes et égéennes. Les températures au niveau du sol sont montées jusqu’à plus de 50 °C pour la deuxième fois en un mois, selon l’Agence spatiale européenne (ESA).
Les flammes se rapprochaient, mardi, d’une centrale thermique de la ville de Mugla, dans le sud-ouest du pays. « Si nous ne pouvons arrêter l’incendie par une intervention aérienne (…), il se dirigera vers la centrale thermique. La situation est très sérieuse », s’est alarmé, lundi soir, le maire de Mugla, Muhammet Tokat, sur Twitter.
Une équipe de l’Agence France-Presse (AFP) présente dans la ville égéenne de Marmaris a vu des agriculteurs sortir leurs animaux de leurs étables en feu et les conduire vers une plage. « Une de mes vaches est morte. Elle a brûlé. Je n’ai jamais vu quelque chose comme cela. Je ne peux même pas appeler cela un feu. C’était comme une bombe », a raconté Mevlut Tarim, un paysan installé près de Marmaris. Des touristes et des villageois ont été évacués par bateau alors que les vents violents et la chaleur propageaient les flammes.
Des températures supérieures à 40 degrés dans plusieurs villes de Turquie ont aussi provoqué une augmentation record de la consommation d’électricité, donnant lieu à des coupures de courant, lundi, dans les grandes villes comme Ankara et Istanbul. Sur les 156 incendies qui se sont déclarés en une semaine dans le pays, neuf sont toujours actifs.
Près de 80 feux en Grèce
En Albanie, un homme de 64 ans a trouvé la mort, mardi, dans un feu de forêt dans la région de Gjirokastër (sud), où des centaines de pompiers et de soldats luttaient contre plusieurs dizaines d’incendies, a annoncé la police.
En Grèce, la canicule a atteint des niveaux jamais mesurés depuis plus de trente ans avec des températures qui devraient s’élever, cette semaine, à 43 °C dans certaines régions. Selon les scientifiques, les canicules sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à se multiplier, à s’allonger et à s’intensifier.
Athènes s’est réveillée, mercredi, dans des fumées épaisses et l’odeur âcre de l’incendie qui s’est déclaré la veille au nord de la capitale grecque, au pied du mont Parnès, que les pompiers espéraient maîtriser « dans les prochaines heures ». Plus de 500 pompiers avec cinq hélicoptères et une dizaine de bombardiers d’eau sont toujours à pied d’œuvre.
Une dizaine de maisons ont brûlé et des dizaines d’entreprises, tavernes et habitations ont subi d’importants dégâts mardi après-midi et dans la nuit à Varympompi, à 30 kilomètres au nord-ouest d’Athènes. Varympompi, où s’est rendu le premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, mercredi matin, ne ressemblait plus qu’à un village fantôme vidé de ses habitants. Plus de 300 personnes avaient été évacuées de cette localité et de deux autres villages voisins.
La Grèce a été confrontée à près de 80 feux mardi, dont 40 encore actifs, selon le ministre adjoint à la protection civile, Nikos Hardalias. « Nous faisons face à des conditions extrêmes avec des températures autour de 45 °C », a-t-il déclaré.
Au moins deux autres feux de forêt, sur la péninsule du Péloponnèse et sur l’île d’Eubée, n’étaient pas encore circonscrits mercredi, selon les pompiers.
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