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Barcelone 4 juin 2020, Ada Colau maire de Barcelone au neuvième etage du Palau de la Generalitat. 
Paolo Verzone / VU
PAOLO VERZONE / VU POUR « LE MONDE »

Ada Colau, maire de Barcelone : « Cette crise a permis de mieux prendre conscience de l’importance de la souveraineté »

Propos recueillis par  (Madrid, correspondante)
Publié le 14 juin 2020 à 02h47, modifié le 16 juin 2020 à 15h27

Temps de Lecture 9 min.

Ada Colau est maire de Barcelone (Espagne) depuis 2015. Ces dernières années, cette ancienne activiste du droit au logement, à la tête du parti de la gauche alternative Catalunya en Comú (Catalogne en commun), a entrepris de freiner le tourisme de masse dans la cité méditerranéenne, de limiter la spéculation et la hausse des prix liées à la multiplication des appartements touristiques, de réduire la circulation automobile, de revitaliser les quartiers et d’impliquer davantage la population dans les processus de décision de la ville par le biais de mécanismes de participation directe. Selon elle, la pandémie a abouti à une « prise de conscience citoyenne » qui permettra d’accélérer ces changements. Dense, Barcelone compte 1,7 million d’habitants, et l’aire métropolitaine, qui inclut les communes limitrophes, en rassemble plus de 5 millions. Celle-ci a recensé plus de 5 000 morts du Covid-19. Premier épisode de notre série de quatorze entretiens avec des maires de métropoles mondiales, sur leur vision de la ville après la pandémie due au coronavirus.

Barcelone a été l’une des zones d’Espagne les plus touchées par la pandémie, avec Madrid. Cela remet-il en cause le modèle des grandes métropoles européennes ?

Il est évident que les aires métropolitaines les plus denses et les plus hyperconnectées, là où se produisent le plus de déplacements, ont été les plus touchées et les plus vulnérables face à la pandémie. Cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer aux villes ou qu’elles soient dangereuses. Ce qui est dangereux, en ce moment, ce sont les agglomérations et la massification. Or, celles-ci posaient déjà des problèmes avant l’épidémie, en termes environnementaux mais aussi économiques et sociaux. L’urgence climatique ou le tourisme de masse, qui provoque déséquilibres et spéculation, imposaient d’y mettre une limite. Cette pandémie est terrible, mais c’est aussi une opportunité de faire mieux…

« Personne ne veut par exemple retourner à la “normalité” de la pollution, alors que l’air n’avait pas été si pur depuis au moins une décennie »

En quoi cette crise peut-elle aider à avancer ?

Toute crise met en évidence des priorités, mais aussi des points forts et des faiblesses. Le superflu disparaît et l’on voit ce qui importe vraiment. Tout le monde a ainsi réalisé que le plus important est de couvrir les besoins essentiels, de disposer d’un système de santé publique fort et de services publics bien dotés. Nous devons tirer profit de cette prise de conscience citoyenne pour qu’elle nous donne des forces afin d’accélérer les changements et transitions nécessaires pour protéger la vie des gens. Personne ne veut par exemple retourner à la « normalité » de la pollution, alors que l’air n’avait pas été si pur depuis au moins une décennie…

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