Le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden lors du premier débat présidentiel, le 29 septembre 2020 à Cleveland, dans l'Ohio.

Le président Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden lors du premier débat présidentiel, le 29 septembre 2020 à Cleveland, dans l'Ohio.

Morry Gash-Pool/Getty Images/AFP

Un affrontement chaotique. À 35 jours de l'élection présidentielle, le premier débat ayant opposé Donald Trump et son adversaire Joe Biden a tourné au règlement de comptes, entre railleries, attaques ad hominem et invectives. Les candidats se sont affrontés sur six thèmes : leurs bilans politiques, l'intégrité du scrutin, les questions raciales, l'épidémie de Covid-19, la nomination de la nouvelle juge à la Cour suprême, et l'économie du pays. Voici les temps forts de ce face-à-face où les petites phrases ont parfois éclipsé le fond.

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"Allez-vous la fermer ?" : Biden s'emporte contre Trump

Fidèle à ses habitudes, le locataire de la Maison Blanche a interrompu, à de nombreuses reprises, le candidat démocrate. Agacé, ce dernier a fini par lâcher : "Allez-vous la fermer ?". Est-ce là le futur slogan de la campagne ? L'équipe de Biden a déjà lancé un t-shirt arborant cette punchline. Un peu plus tard, le candidat démocrate a traité le président de "menteur" puis de "clown".

"Il n'y a rien d'intelligent en vous", a de son côté lancé Donald Trump, en mauvaise posture dans les sondages. Il a accusé son rival d'être une marionnette de la "gauche radicale", que ce soit sur la santé, la sécurité ou le climat. "Êtes-vous pour la loi et l'ordre ?", a interrogé le président américain dans un échange particulièrement tendu, où il a accusé son rival d'être otage de ses soutiens au "sein de la gauche radicale". "La loi et l'ordre avec la justice", a répondu son adversaire démocrate,

Sur la gestion de la crise du Covid-19

Les deux candidats se sont écharpés sur le bilan de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, pays le plus endeuillé au monde avec plus de 200 000 morts. "Vous n'auriez jamais pu faire le travail que nous avons fait, vous n'avez pas cela dans le sang", a attaqué Donald Trump, vantant son action et critiquant les "fake news" de la presse. "Je sais ce qu'il faut faire" tandis que "le président n'a aucun plan", a répondu Joe Biden, attaquant le président ainsi : "Vous devriez quitter votre parcours de golf et sauver des vies."

Sur les résultats de la présidentielle

Joe Biden s'est engagé à reconnaître le résultat de l'élection du 3 novembre. "J'accepterai" les résultats, a assuré l'ancien vice-président démocrate. "Si ce n'est pas moi, je reconnaîtrai le résultat". Donald Trump, lui, a botté en touche.

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Les résultats de la présidentielle du 3 novembre pourraient ne pas être connus "avant des mois" en raison notamment du vote par correspondance, a martelé l'actuel président. "Il y aura des fraudes comme nous n'en avons jamais vu", a encore dit celui qui affirme depuis des semaines, sans preuves, que le vote par correspondance pourrait fausser le résultat.

À la fin des discussions sur la poussée de tensions raciales dans le pays à la suite de la mort de George Floyd, le présentateur Chris Wallace, a demandé au président s'il était prêt à condamner les suprémacistes blancs. Sa réponse a été pour le moins trouble. Donald Trump s'est dit prêt à le faire, sans aller jusqu'à prononcer une condamnation claire.

Il a affirmé dans la foulée : "Mais je vais vous dire, on doit faire quelque chose au sujet des antifas", au sujet de groupuscules d'extrême gauche. Il a également appelé les Proud Boys, un groupe nationaliste prônant la supériorité de la race blanche, à "reculer et à se tenir prêt". Comme l'écrit le New York Times, l'un des membres a affirmé que des demandes d'inscriptions ont eu lieu depuis cette déclaration du président.

Sur les fils Biden

Les attaques personnelles ont aussi atteint les familles des deux candidats. Donald Trump a souvent essayé de présenter les affaires en Ukraine et en Chine de Hunter, un fils de Joe Biden, comme étant emblématiques d'une corruption supposée de la part de Joe Biden. "Votre fils arrive, et il prend des milliards de dollars", a-t-il dit mardi soir à son rival. Ce dernier a en retour laissé entendre qu'il pourrait "parler toute la nuit" de la famille Trump et de son "éthique".

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Donald Trump a aussi assuré que Hunter Biden avait été "renvoyé" de l'armée pour consommation de drogue, provoquant une réaction outrée du démocrate. "Mon fils, comme beaucoup de gens, avait un problème de drogue. Il l'a dépassé. Il l'a réglé. Et je suis fier de lui", a-t-il martelé. Et il a mentionné son fils Beau, mort d'un cancer en 2015, pour attaquer des propos rapportés du président, selon lesquels il aurait qualifié des militaires de "losers". Beau, qui a été réserviste, "n'était pas un loser. C'était un patriote", a dit Joe Biden.

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