Chartres investit 60 millions d'euros dans une centrale biomasse
L'agglomération de Chartres (Eure-et-Loir) a créé une Société publique locale pour financer et exploiter une centrale de cogénération chauffage et électricité. Elle est alimentée en partie par des rebuts de mobilier. La nouvelle infrastructure a nécessité un investissement de 60 millions d'euros.
Les tests de la nouvelle centrale de cogénération biomasse de l'agglomération de Chartres sont terminés à Gellainville (Eure-et-Loir). Elle entre en service. Exploitée par une Société publique locale, baptisée Chartres métropole énergies, cette centrale a coûté près de 60 millions d'euros, que les actionnaires, à savoir deux collectivités locales et le Syndicat électrique intercommunal du pays chartrain, ont financé par l'emprunt. L'essentiel du budget, autour de 40 millions d'euros, est consacré à la centrale, le reste au remplacement et à la création des réseaux.
Terminée depuis fin 2018, elle a été conçue par l'antenne régionale du cabinet Merlin et construire par une filiale d'Eiffage. C'est la "première usine de cogénération classe B de France", affirme Jean-Pierre Gorges, président de la SPL et maire de Chartres. Autrement dit, du bois de rebuts de mobilier provenant des déchèteries d'Eure-et-Loir et du département voisin de l'Essonne alimentera les 60 000 tonnes requises chaque année. Du bois de classe A issu de coupes forestières complétera l’apport. "Nous avions pensé à du miscanthus, puis à de la paille, deux combustibles abondants autour de Chartres, mais la solution des déchets de mobilier est la plus pertinente", dit Jean-Pierre Gorges.
Prix du chauffage en baisse
La nouvelle installation, qui emploie une douzaine de personnes, alimentera à terme 4 500 foyers en eau chaude et 17 000 logements en électricité, hors chauffage. Les hôpitaux de Chartres seront raccordés en septembre, et l'agglomération compte ensuite relier un complexe aquatique et un centre technique. "Pour les habitants des logements sociaux alimentés, la facture de chauffage baissera de 10 %", annonce Jean-Pierre Gorges, qui compte sur un nombre d'appartements raccordés plus important afin de tenir cet engagement.
La centrale de cogénération biomasse produira 27 MW en cogénération, dont une turbine de surchauffage au gaz de 2 MW. La turbine à vapeur est de 8 MW. L'échangeur de vapeur avec le chauffage urbain atteint 15 MW. Elle est équipée de filtres pour les fumées et les cendres ultimes.
L’ancienne chaudière à gaz est conservée lorsque cette centrale sera en maintenance. La SPL Chartres métropole énergies a déjà acquis un terrain voisin pour environ 300 000 euros afin d'anticiper ses besoins de stockage de combustible.