Le Syctom a inauguré un nouveau centre de tri de collecte sélective dans Paris

Le 6 juin, le Syctom a inauguré son nouveau centre de tri de collecte sélective implanté dans l’éco-quartier de Clichy-Batignolles à Paris. Cette installation a nécessité un investissement de 67 millions d’euros et emploie 80 salariés, en fonctionnement six jours sur sept. Elle préparera le recyclage des déchets issus de la collective sélective (papiers, cartons, emballages, bouteilles, etc.) de sept arrondissements (1^er, 7^ème, 8^ème, 9^ème, 16^ème, 17^ème, 18^ème) et de quatre communes voisines de la capitales (Saint-Ouen, Clichy-la-Garenne, Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine).

Le nouveau centre de tri se situe près du Tribunal de Paris.

Capacité de traitement élargie

Les déchets de 900 000 habitants rejoindront, en pleine vitesse de croisière d’ici à quatre mois, ce centre de tri d’une capacité annuelle de 45 000 tonnes d’emballages et de papiers, qui a bénéficié d’une aide de 30 millions d’euros de la part de l’éco-organisme Citeo. Les équipes, composées de 80 personnes, ont pour objectif d’aboutir à une valorisation de près de 95% de la part recyclable des déchets. "L’extension des consignes de tri génère davantage de volumes, mais aussi de refus. Environ 20% des produits que nous recevons ne sont pas valorisables", observe Romain Pelissou, directeur recyclage et transports alternatifs au Syctom. Les refus de tri partent à Saint-Ouen, dans un  centre d’incinération doté de dispositifs de valorisation énergétique.

Le centre se compose de 250 machines.

Implanté sur un terrain de 11 000 m² le nouveau centre est entièrement automatisé. Il est doté d’un équipement de tri granulométrique, de 13 machines de tri optique, de séparateurs balistiques ainsi que d’un procédé innovant pour capter et traiter les films plastiques. Le site aura ainsi une capacité de tri de 45 000 tonnes de papier et d’emballages par an. Le centre bénéficie d’un traitement architectural de qualité avec notamment 2 400 m² de toitures végétalisées offrant des jardins et terrasses suspendus. "Côté énergie, le centre dispose d’une installation photovoltaïque intégrée de 250 KWC, grâce aux 1 500 m² de panneaux placés en toiture, dont la production est revendue au réseau d’électricité", précise le Syctom.

L'espace dédié aux opérateurs, notamment en contrôle qualité, est organisé par types de flux.

Un groupement mené par Cnim

La construction du centre a été déléguée à un groupement mené par Cnim et cinq autres entreprises françaises. Le contrat inclut l’exploitation durant les deux premières années. Dans le process, "nous avons gonflé la part des séparateurs mécaniques et du tri optique avec treize machines. Nous pouvons dissocier les bouteilles et les barquettes en PET", se réjouit Romain Pelissou. 230 machines sont disposées, toutes équipées d’un code couleur pour faciliter le repérage des flux (entrée, corps plats, corps creux, refus, conditionnement). Le pré-tri manuel s’effectue après le passage en trommel, afin de limiter les risques liés aux seringues. La société Ar-Val, spécialisée dans la conception de centre de tri, a déployé son dispositif Recyfilms, afin de trier les films plastiques, désormais triés par le grand public.

Des expéditions par voie fluviale

"J’ai bien conscience de la difficulté de collecter des ordures dans les grandes villes urbaines. Moins de 20% des déchets parisiens sont recyclés",  lance Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. Les déchets du quartier de Clichy-Batignolles arrivent dans le centre par voie pneumatique. En sortie de chaîne, les fibreux, papiers et cartons seront principalement acheminés par voie fluviale (un tiers des flux sortants) au départ des ports de Gennevilliers et de Clichy, situés à quelques kilomètres. A plus long terme, une voie ferrée rejoindra Rouen (Seine-Maritime).

La papeterie UPM Chapelle-Darblay de Grand-Couronne figure parmi le panel de repreneurs, tout comme France Plastiques Recyclage (à Limay, dans les Yvelines), qui a remporté le marché en raison de sa capacité à réceptionner les balles par voie fluviale. Cette dernière usine reçoit les lots de PET opaques et foncés, et mène des tests sur la production de PET opaque recyclé. La cartonnerie Europac de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) et l’usine de Nogent-sur-Seine (Aube) du fabricant de papiers et cartons Emin Leydier figurent aussi parmi les clients du Syctom.

Patrick Désavie et Franck Stassi