La fabrication du médicament est strictement réglemen-
tée. Le Code de la santé publique réserve la fabrica-
tion, l’importation, l’exportation, la distribution en gros
des médicaments et l’exploitation des spécialités phar-
maceutiques à des établissements pharmaceutiques.
Ceux-ci sont autorisés par l’autorité administrative en
fonction de critères relatifs à la qualification de leurs
dirigeants (notamment participation d’un pharmacien)
et au respect des bonnes pratiques à chaque stade de
la fabrication du produit.
La mise sur le marché est de plus, conditionnée par
la démonstration rigoureuse et scientifiquement reconnue
du rapport bénéfice/risque dans une indication théra-
peutique donnée pour une population donnée.
Ainsi, après les nombreuses années qu’a nécessité
la découverte de la molécule qui va devenir un médi-
cament, après les tests pratiqués sur les animaux qui
ont pu, entre autres, assurer avec le maximum de chance
que le produit n’a pas de potentialité carcinogène ou
tératogène, le médicament est administré à l’homme.
C’est à partir de là que vont se dérouler les différentes
phases de l’évaluation clinique du médicament pour
répondre chacune à des objectifs différents permettant
de préciser les propriétés pharmacocinétiques et phar-
macodynamiques du produit et surtout de démontrer
son efficacité et sa bonne tolérance. La méthodologie
(momentanément) la
tuberculose. On assiste
alors à un emballement
des découvertes :
– les antihistaminiques de
synthèse en 1942,
– les anticoagulants
coumariniques en 1947
– la cortisone en 1949
– l’isoniazide et les
neuroleptiques en 1952
– les IMAO, la
chlorothiazide et les
antidépresseurs
imipraminiques en 1957.
Ces découvertes sont
souvent le fruit du hasard.
À partir des années
soixante, après la décou-
verte de l’effet tératogène
de la thalidomide (1957),
les pharmacologues
mettent au point des
méthodes d’évaluation
préclinique moléculaire à
partir de méthode de
sélection qu’on appelle
« screening ». Cette
méthode va permettre
d’élaborer de nouveaux
médicaments à partir de
modèles de médicaments
existants.
Durant les deux décennies
qui suivent seules quel-
ques classes ont enrichi les
possibilités thérapeutiques
comme les bêta-bloquants,
les antihistaminiques H2.
Nous vivons aujourd’hui
dans les années quatre-
vingt-dix, celles des années
du génie génétique, du
génie cellulaire et de la
thérapie génique. C’est
ainsi qu’une bactérie
fabrique une insuline pure
entraînant peu d’effets
indésirables ou que le
génie génétique permet de
produire des anticorps
monoclonaux ou que la
thérapie génique
transfère directement
l’ADN producteur du
médicament protéique
dans l’organisme malade.
Les cellules deviennent
des microfabriquants puis
des microsystèmes de
délivrance du médica-
ment. Mais l’histoire ne
s’arrêtera pas là…