CORONAVIRUS Fabriquer ses propres masques

G.D. - 26 mars 2020 à 20:55 | mis à jour le 27 mars 2020 à 18:36 - Temps de lecture :
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Philippe Dumas, directeur de recherche émérite au CNRS à Strasbourg, a lancé un appel pour la fabrication de masques artisanaux afin de pallier le manque de masque « officiels » pour le grand public.

« Il faut absolument diminuer la vitesse de propagation du virus, explique-t-il. Le taux de doublement est actuellement de 3 jours. Si on arrive à le faire passer à 6 jours, c’est considérable ! ». Pour lui, ce but ne peut être atteint que si toute la population a accès à des masques. Or, les masques fabriqués industriellement sont réservés en priorité aux personnels soignants et aux professionnels au contact avec les personnes les plus fragiles.

D’où l’idée de fabriquer soi-même ses masques en tissu, lavables et réutilisables. Une activité qui pourrait aussi avoir l’avantage d’occuper les mains pendant le confinement. « Ces masques ne sont pas parfaits, reconnaît le chercheur. Mais il ne faut pas pour autant les dénigrer comme le font certains. Car ils peuvent aider, à condition de les changer toutes les deux ou trois heures et de les laver, à freiner l’épidémie en apportant une protection. »

Philippe Dumas plaide aussi pour qu’à l’entrée des super- et hypermarchés, les gens soient obligés de se laver les mains. « Soit à la solution hydro-alcoolique, soit à l’eau et au savon. C’est tout à fait possible pour des grandes surfaces d’organiser cela. Ce sont des petites choses comme ça qui peuvent faire diminuer la vitesse de diffusion du virus ».

Les explications de fabrication et un patron sont disponibles sur ce site. Mais Philippe Dumas en a fait une version plus simple en réalisant un masque en tissu avec une poche devant le nez et la bouche, dans laquelle il place plusieurs couches de mouchoirs ou de papier essuie-tout qu’on peut changer très facilement. « Il faut juste s’assurer que le masque est bien ajusté autour du nez et de la bouche. »